Le Mystère du Pont Flaubert … Pierre Thiry

J’aime la surprisel’inattendue !!
J’aime ouvrir un livre et me laisser happer par l’univers de l’auteur …
Découvrir un roman, ne rien attendre et me laisser surprendre !!
Et là c’est réussi !!
Il faut savoir lâcher prise et se laisser embarquer ….
Mais embarquer pour quoi ? Un polarun essai littéraire un hymne à Gustave Flaubert !!
A Giovanni Bottesini !! A la musique … à l’opéra … au jazz !!
Une biographie ? une fiction ?
Mais sans nul doute un conte entre Rêve et Imaginaire … entre Réalité et Vérité !

Il y a bien sûre une intrigue … autour d’un vélo qui aurait disparu … une intrigue « cousue« , « brodée » d’extrait de « Madame Bovary » , de « L’éducation sentimentale« , de « Bouvard et Pécuchet » , de la belle « Salamnbô« ,
des correspondances de Gustave Flaubert avec Louise Colet … et Georges Sand ...

L’ écriture est subtile légère et pleine de poésie

Et voilà … emportée par ce polar « décalé » et fascinant ! Un saut dans le temps à la « Doc Brown »!!
Une épopée historico-fantasque ou Charles Hockolmess rôde !!

Un joli et sublime coup de cœur … qui donne envie de découvrir ou redécouvrir Gustave Flaubert !!

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p 6 « Jules Kostelos est enfermé chez lui. Assis sur son fauteuil Voltaire, il se livre à sa gymnastique préférée : la lecture. Il survole avec agilité les phrases qui s’écoulent sous ses yeux ; en savoure le rythme. Il se laisse bercer par
le flot de substantifs, verbes, adverbes et adjectifs. Bondissant de virgules en points-virgules, il pirouette sur les points finaux pleins de finesse ; admire la svelte anatomie de cette prose rendue légère par les muscles fermes de sa
ponctuation.

p 22 « – Comment ? Le pont Flaubert a disparu, s’écrie soudain Jules en s’éveillant de sa torpeur.
– Non, pas le pont ! c’est mon vélo qui a disparu ! On me l’a volé sur le pont Gustave Flaubert.
Il songe en lui-même que le vol du pont Flaubert aurait été une enquête bien plus passionnante à résoudre qu’un vulgaire vol de vélo fut-il celui d’un commissaire. » … « L’éventualité poétique d’un enlèvement dans les airs du pont tout entier faisait
pleuvoir sur Jules Kostelos une myriade d’images, un film; quel formidable thriller pourrait-on en tirer. Le fantôme de Gustave Flaubert soulevant le pont tout entier à l’aide d’un puissant hélicoptère piloté par Bouvard et Pécuchet tout en s’époumonant :
« On ne connait pas la force d’une corde, elle est plus solide que le fer …« . La scène se déroulant en pleine armada, le clou de la fête … »

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p 58 « Salammbô était une danseuse d’une grâce époustouflante, la beauté s’attachait à elle avec une évidence qu’il aurait été inutile d’essayer de comprendre. Elle bougeait un doigt, elle tournait la tête, ouvrait une porte,
s’asseyait, se levait, peu importe. Son geste, était toujours de la danse. »

 

 

p 89 « Un poète local avait même composé à l’intention du pont l’hommage du Steamer au pont élévateur des frères Seguin :
Sous le pont Saint Sever coule la Seine
Et nos tambours
Faut-il qu’il m’en souvienne ?
Mes roues labouraient la liquide plaine

Tournent mes bielles et leur moteur
Et souffle et siffle ma vapeur

Jamais le progrès ne sera une impasse
Tandis que sous
Le pont de mes roues passe
Chatouillée par mes aubes l’onde lasse
… »

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p 272 « Parmi les motos, il y en avait une – civile- pilotée par une mystérieuse femme en noir. Qui était cette femme ? Les policiers l’avaient tout d’abord prise pour une journaliste, l’une de ces intrépides reporters qui sont sur l’événement avant qu’il ait eu lieu. » …
« Cette motarde n’était autre en effet que Salammbô la conservatrice en chef de la TGMO Louise Colet.
Alors qu’il contemplait le défilé des grands voiliers en direction de La Manche, Jules entendit soudain vrombir derrière son dos une grosse moto qui avait freiné brusquement.
Salammbô triomphante, la chevauchait, … »

« Votre sourire, mademoiselle, a la force silencieuse d’un point-virgule swinguant. »

« Ils n’avaient pas besoin de faire l’effort pour se comprendre, ils se comprenaient sans se comprendre et tout en déployant beaucoup d’énergie pour se comprendre, ils savaient tous deux qu’il était inutile de se triturer l’esprit pour se comprendre… »

« C’est un livre, un vieux livre en papier, un vrai livre. Il porte en lui le parfum de toutes les bibliothèques dans lesquelles il a séjourné. »

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Première rencontre avec l’auteur … au salon du livre de Mesnil Esnard … Avril 2018

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Photo de Fred Afdp

Edition : BOD

Genre : Polar historique, littérature française, …

Publié en 2012

Photo de couverture : Pierre Thiry

RENCONTRE avec l’auteur … Quelques questions pour tenter de découvrir qui se cache derrière le livre !!

Quel est votre premier écrit ? votre premier texte ?
À l’âge de sept ans m’était venue l’idée d’écrire « Mes mémoires »… J’ai commencé, sur un cahier. J’avais l’impression d’avoir des tas de choses à dire, j’ai dû écrire à peu près une dizaine de lignes.
C’était assez inintéressant mais ça commençait comme le début d’un long livre. Il reste encore à écrire… (c’était le premier et il sera sans doute un jour le dernier que j’écrirai).

Votre plus beau souvenir de jeune lecteur ?
C’est un album jeunesse écrit par Marie Colmont (dont j’ai appris depuis qu’elle s’appelait Marie Moréal de Brévans). Il s’agit de « Marlaguette ». L’histoire d’une petite fille qui essaie de soigner
un loup en lui faisant boire de la tisane et en lui faisant manger de l’herbe… Evidemment ça ne marche pas. C’était un livre qu’on me lisait mais très vite j’ai voulu le lire moi-même (c’est un livre qui
aujourd’hui est adapté sous forme de comédie musicale à Paris au Théâtre du Lucernaire, je me demande ce que cela peut donner, ce petit album est tellement identifié à la lecture dans le silence
que j’ai du mal à y mettre de la musique). Quelques années plus tard j’ai eu un véritable coup de coeur pour Capitaine Fracasse de Théophile Gautier. Je m’identifiais à cet aristocrate désargenté
qui partait avec une troupe de comédiens. Ce livre m’a beaucoup marqué, je crois qu’il m’en reste quelque chose encore aujourd’hui. « Il y a du capitaine Fracasse en moi »
(il faudrait que j’écrive un texte là-dessus un jour).

3- Le livre qui vous a « déstabilisé » ? et pourquoi ?
« Le Prince » de Machiavel, c’était en classe de philo… Je ne comprenais pas l’intérêt de ce livre que je trouvais parfaitement crétin, désespérément « simplet », révoltant d’imbécillité car parfaitement immoral.
Depuis j’ai un peu changé d’avis. Je me suis aperçu qu’il était nécessaire de bien lire ce livre, ne serait-ce que pour ne pas se laisser piéger par les autres.

4 -Ecrire, vous donne l’illusion de quoi ?
Écrire n’est pas pour moi une illusion … Cela me prend beaucoup de temps, cela me passionne souvent, m’amuse (très souvent) m’invite à progresser sans cesse. L’écrit qui compte est toujours celui que je n’ai pas commencé à écrire.

5 -Quel est votre thématique, votre genre littéraire (polar, roman historique, …), ce qui vous inspire et pourquoi ?
Je n’ai pas de « genre littéraire » préféré. J’écris un peu dans tous les sens, au gré de ma fantaisie. Le livre que je rêverais de publier est encore à écrire. Je le ferai si j’en trouve le temps ! J’ai
publié une « fiction fantaisiste pour tous lecteurs de dix à cent-dix ans » : « Ramsès au pays des points-virgules » un très court roman qui est une sorte de conte augmenté. À ce premier livre se sont ajoutés
deux contes pour enfants « Isidore Tiperanole et les trois lapins de Montceau-les-Mines » et « La Princesse Élodie de Zèbrazur et Augustin le chien qui faisait n’importe quoi ». J’ai aussi publié un recueil de sonnets
« Sansonnets un cygne à l’envers » (bientôt je crois que j’en publierai un nouveau mais c’est encore un secret il ne faut pas trop le dire, les gens pourraient s’impatienter de cette parution et s’angoisser pour ce suspense,
j’aurais horreur d’être à la source d’un tel désagrément, d’autant plus que ce public impatient de voir paraître mes nouveaux livres devra attendre jusqu’au mois de septembre ou même octobre 2018 ! Peut-être plus de soixante jours
pour attendre la parution d’un livre ! Pire qu’un Hitchcock…). J’ai également écrit un « polar décalé » : « Le Mystère du pont Gustave-Flaubert ». Un autre d’un style un peu comparable est toujours en cours d’écriture, il paraîtra
certainement un jour (mais c’est aussi un secret, ne le répétez pas des gens finiraient par le savoir et attendraient impatiemment de le voir paraître). En fait je n’aime pas trop les étiquettes. Je n’aime pas faire rentrer ce que j’écris dans
des cases (je préfère que l’on mette mes livres sur un rayonnage ou sur une table de nuit à côté d’une belle lampe, ça compte). Tout récemment je viens de publier une nouvelle dans un recueil d’auteurs autoédités
(c’est la première fois que cela m’arrive même si j’en ai beaucoup écrit pour m’amuser). Il s’agit du recueil « Il était une plume » (il est tout nouveau il vient de sortir), il réunit 14 auteurs et 14 nouvelles. Ma nouvelle ouvre le recueil, j’en suis infiniment
flatté, c’est une marque de confiance qui me touche de la part de l’association « Les Plumes indépendante » qui a publié ce livre.

Quel est votre relation aux livres ? Pour vous un livre « heureux » est un livre corné, annoté, souligné, déformés, … ou pas ?
J’aime prendre soin des livres (quand j’en corne un je suis un peu dépité). J’ai quelques vieux livres sur ce très beau papier des XVIIe et XVIIIe siècle, ils sont évidemment un peu usés mais infiniment moins que des livres de poche des années
soixante qui lus une fois ont une allure de confettis intelligents. Ces vieux livres sont extraordinaires, le plaisir de lecture est totalement physique : le touché, le parfum, le velouté de la page, le relief des lettres : les phrases qui s’impriment en nous
par ce biais ont une importance pour ainsi dire charnelles. Pour toutes ces raisons vous comprendrez que je n’ai pas envie de donner des cornes à un livre, ce serait injuste et malséant.

Merci Pierre d’avoir accepté de répondre à ces quelques questions … 

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