Le soldat d’étain assassiné … Valérie Valeix

Encore une intrigue menée d’une main de maitre par le capitaine Sabre. Un réel plaisir de retrouver ce personnage charismatique et sympathique.

On y découvre aussi, un autre personnage Dominique Jean Larrey, l’ex chirurgien de la grande armée tout aussi surprenant et attachant.

Une nouvelle enquête qui nous plonge en 1815, une période compliquée ou il n’est pas bon être un Bonapartiste. 

Un roman extrêmement bien documenté avec des références historiques très précises. 

J’ai néanmoins fait le choix de ne pas lire toutes les annotations en bas de page qui cassaient le rythme de l’intrigue !!

Toujours cette écriture souple, perspicace et efficace.  Un vrai plaisir !

Je me suis à nouveau régalée à la lecture de ce roman historique. Un roman qui allie polar et Histoire de France avec brio.  

Valérie Valeix, l’auteure en Elisa Bonaparte.

« Jérôme entra dans un vestibule tendu de vert amande. Sur la gauche, il aperçut l’atelier de « Laville » Marie-Elisabeth, peintre, élève de David, et épouse de Larrey qui la surnommait rarement autrement, mais fort tendrement, par son patronyme de naissance. 

Larrey remit son chapeau, sa redingote et sa canne à sa vieille servante Catherine. 

  • Fais-nous servir du café et du cognac, s’il te plait, Catherine : mon ami et moi allons en avoir besoin, je crois. 

Larrey entraîna Jérôme dans un salon envahi de tableaux de « Laville » et de Girodet, grand ami du couple. Jérôme s’étonna même de ne pas l’avoir encore croisé tant il semblait faire partie des meubles de la maisonnée. Larrey fit signe à Jérôme de s’installer sur un sofa en acajou à l’assise de soie jaune bouton d’or. Lui-même se laissa tomber dans un fauteuil aux pieds en jarret de lion et aux accoudoirs en col-de-cygne. Larrey, fidèle de l’Empereur, l’était resté jusque dans son mobilier très consulaire. 

  • Alors, raconte. 
  • Comment t’es-tu retrouvé dans une affaire de meurtre ? 
  • J’ai un nouveau voisin qui a repris la boutique de la chapelière et désire en faire un magasin de jouets d’enfants et de tabletterie. 

Larrey plaisanta :

  • Fort bien. Qui a été assassiné: un soldat d’étain ?
  • Vous brûlez ! »

Dominique Jean Larrey : photo réalisées lors du salon Bee Polar et Histoire le dimanche 27 novembre 2022 à Ivry-La-Bataille

« – Monsieur Delpart, si vous me laissez vous examiner, sans doute que, ce soir, vous serez encore parmi nous et non auprès de saint Pierre. 

  • Je sais que tu devras encore me charcuter et j’ai pas envie de casser ma pipe. Je préfère attendre tranquillement que ça arrive. 
  • Si c’est de la gangrène, je ne suis pas sûr qu’on puisse parler de mourir tranquille. »

 « Rue de Jerusalem

Larrey n’explora pas l’appartement de Jérôme, visiblement mis à sac par les policiers de la préfecture. Il rebroussa chemin en s’interrogeant sur la conduite à tenir; devait-il se rendre à la préfecture comme il l’avait promis ou bien rentrer quai de Conti aviser Jérôme ? Celui-ci avait le droit de savoir que son épouse et son fils avaient disparu. D’un autre côté, Larrey connaissait aussi le bouillant caractère de son ami qui, face à cette absence, risquait de se présenter lui-même à la préfecture et ainsi se faire arrêter bêtement. 

Une fois dans la rue où régnait une forte humidité, le chirurgien releva le col de sa redingote noire. Il décida de trouver un proche qui avait peut-être vu ou aperçu Marion et le petit Napoléon-Louis. Jérôme n’avait-il pas dit que le boulanger semblait être favorable à la cause de l’Empereur ? En outre, l’artisan avait été perquisitionné par les préfectoraux. Lors de cette descente, les policiers avaient peut-être l-aché des informations dont celui-ci aurait des bribes. »  

« Hélas, la corruption a toujours régné à peu près partout, et pas que dans la police – tu l’as vu comme moi -, également dans l’armée, chez les commissaires des guerres censés chercher le meilleur pour habiller le soldat, mais en réalité, trichant sur la qualité de la marchandises blancs-becs ou vieilles culottes, tous allaient pieds nus assez rapidement faute de vrais souliers. »

« Jérôme convenait que l’on était souvent détrousseur par nécessité sans apprécier pour autant d’être délesté de ses biens chèrement gagnés. Il admettait que les sentences étaient beaucoup trop lourdes pour de simples chapardages qualifiés de crimes par des juges bien nourris auxquels la notion d’indigence était totalement étrangère. »

Edition : Palémons

Genre : Polar historique

Publié en 2021

RENCONTRE avec l’auteure … Quelques questions pour tenter de découvrir qui se cache derrière le livre !!

Interview à retrouver dans la chronique « Échec à la Reine » du même auteure.

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