Des larmes d’or et de sang … Eric Dupuis

Wouah ! Quel polar ! 

Tout commence par la disparition de l’adjoint au maire de Millas, sa voiture est retrouvée, abandonnée ! 

A t-il disparu ? A t-il été kidnappé ? Pourquoi n’y a t-il pas de demande de rançon ? 

Puis en même temps dans le Nord de la France, la mort « accidentelle » d’un jeune homme et enfin, le viol d’une vielle femme perpétué quelques années plus tôt, qui se décide enfin à parler … 

Trois enquêtes débutent, trois enquêteurs sur le terrain !! 

Le polar est lancé !! 

On découvre alors des personnages forts, charismatiques, bien ancrés dans le récit !! Carpalès, un des enquêteurs devient le personnage phare de ce roman. Et quel personnage !! 

Un rythme soutenu, des dialogues pertinents et percutants, d’ailleurs un des points forts de ce roman ! 

Une écriture tranchante, efficace, ciselée et précise où l’auteur ne lâche rien, le lecteur est à sa merci  !!

L’auteur maitrise son sujet, les rouages d’une enquête policière ! 

Quel plaisir de plonger dans ce polar et de rester comme en apnée jusqu’au dénouement final !! 

Trois enquêtes savamment pensées et brillamment construites !! Avec un dénouement à la hauteur de l’intrigue ! 

Un vrai coup de coeur où je retrouve la fascination d « Aussi noir que le charbon » ! (du même auteur)

P 29 « Je connais la réputation qu’on me colle sur le dos, mais je ne suis quand même pas aussi abruti que tout le monde le pense ! Il s’agit de la Jaguar de votre collègue Sagnol … J’ai préféré la soustraire de la voie publique pour la conservation des traces et indices. 

  • Pour la conservation des traces et indices ? Répéta-t-elle, incrédule. Apparemment j’ai dû rater quelque chose ? 
  • Selon les dires de son épouse, Sagnol a débuté son footing ce matin à la première heure et il n’est jamais rentré. Il n’a plus donné signe de vie de la journée, ni au bureau ni sur ses lieux de rendez-vous … Avant de lancer des recherches à l’aube, j’ai préféré  agir en conséquence, à titre préventif … On ne sait jamais … »

P 75 

« INVESTIGATIONS

Miquel Carpalès s’éveilla avec un mal de tête infernal. L’accumulation des tensions et le manque de sommeil commençaient à peser sur sa carcasse. Il fallait dire qu’elle avait été soumise à rude épreuve au cours de ses jeunes années. Rugbyman de père en fils, il avait baigné dans ce sport de contact dès son plus jeune âge. De ses débuts dans un petit club du Conflent, il avait intégré les espoirs catalans dans la périphérie de Perpignan à l’adolescence, pour jouer en première division dès sa majorité. Sélectionné par l’USAP, il avait connu les grandes heures de l’équipe de rugby et les beaux rendez-vous dans le stade Aimé-Giraln en contribuant vaillamment au titre de champion de France du Top en 2009. Hélas, Carpalès se fit fracasser le genou lors de la saison suivante. Blessures, récidives, et la trentaine, l’obligèrent à renoncer au ballon ovale. Contraint de changer de voie, il avait réussi le concours d’entrée en gendarmerie, et après avoir gravi les échelons en interne, il fut nommé capitaine, en charge de l’escadron de Millas. »

P 171 

« – Son état n’est pas brillant, mais il survivra. 

Carpalès débarqua sur ces entrefaites. Indigné à la vue des trois corps gisant au sol, il déversa son courroux sur les deux fautifs. 

  • Bordel, vous vous croyez où ? De vrais cinglés ! C’est du grand n’importe quoi ! Sachez que je ne cautionne pas ce genre de comportement borderline ! J’espère pour vous que ce mec, avec une tête en charpie, ne va pas nous claquer entre les pattes, sinon, je vous prie de croire que votre carrière s’arrêtera là ! Les tança le capitaine, excédé. 
  • Je … J’ai … balbutia Kaczmarek, encore sous l’effet de l’adrénaline. 

Elle tardait à redescendre. Il n’arrivait toujours pas à maîtriser le tremblement de ses mains couvertes de sang. 

Jean justifia leur attitude en remettant les deux armes entre les mains de Carpalès. 

  • On a fait ce qu’on a pu. Ils étaient trois, et enfouraillés !

L’un a voulu me planter avec ce couteau de chasse et l’autre a tiré sur Kaczmarek avec ce flingue … il doit sa vie à un long feu. On a agi en conséquence et on a pris les décisions qui s’imposaient pour les neutraliser, les dédouana-t-il, le regard droit et le verbe haut, ne laissant place à aucune ambiguïté. Mission accomplie. 

J’avais raison de me méfier de vous, déplora le militaire. Vous avez réussi à me retourner le cerveau et je regrette de m’être fait embarquer dans vos histoires … Un conseil, tirez-vous rapidement et laissez-moi gérer ce désastre !

Edition : Du Noir au Sud CAIRN

Genre : polar

Publié en 2019

Illustration de la couverture : Djebel

Photo : 123 RF glOck33,DR

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