La chanson de Julien …Catherine Boissel

Une épopée familiale qui nous plonge dans la vie bouleversée de l’entre-deux-guerres, le retour très souvent tumultueux de ces jeunes soldats.
Pouvoir « retrouver sa place » et essayer de se reconstruire malgré tout …

Dans ce roman l’auteure distille avec finesse les émotions. Des sensations qui montent crescendo au rythme de l’intrigue !
Une écriture agréable et fluide et une belle psychologie des personnages. Le point fort de ce roman !
Malgré tout, rien de « vraiment spectaculaire » … « juste » un drame familial, un retour à la vie quotidienne comme tant d’autres à cette époque, mais un réel plaisir de se laisser captiver par cette intrigue bien orchestrée !!
Une belle mélodie qui devrait enchanter un vaste public et un beau voyage dans le terroir normand

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p 403 « Une revue tombée sur ses genoux, celle-ci dormait dans un fauteuil près de la fenêtre. Pauline lui effleura l’épaule :
– Maman ? Tu dors ?
Dans son sommeil Maria souriait. Rêvait-elle de son Auguste ? Elle remua légèrement, mécontente d’être dérangée. » …
« Sous ses bandeaux de cheveux à peine striés d’argent, encore belle malgré la maladie et la vieillesse; elle eut ce demi-sourire de Joconde dont on ne savait s’il était joyeux ou triste, tendre ou ironique :
– Alors tout est bien. »

p 47 « A grandes foulées, poursuivi par la meute hurlante de ses fautes, il filait, il cavalait, il galopait. Insensible à tout ce qui n’était pas sa hantise, il
fonçait à travers les haies de ronces aux épines acérés sans ressentir leurs griffures. Les vêtements en lambeaux, il bondissait au-dessus des limes, sans se soucier
des vasières craquelées, aussi traîtresses que par temps de pluie. L’odeur qui montait des eaux stagnantes lui paraissait celle de son infamie. Les roseaux lui giflaient le visage,
lui lacéraient les cuisses, lui coupaient les mains. Il n’en avait cure. »

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p 58 « – Nous disons donc Arthur Léon Paul, né le 22 juillet 1927 à Brévigny, Calvados, de … ?
Aliette Julie Prudence Rault, née le 15 novembre 1903 à Saint-Georges-de-Bohon, Manche, récita Julien sans que son visage trahît une quelconque émotion.
– Et de … ?
Le porte-plume en suspens, le secrétaire leva en œil mi-goguenard mi-égrillard par-dessus son lorgnon. La gorge nouée, Pauline avala sa salive ; de tout son cœur, elle espérait que Julien assumerait sa paternité. Léon
Desrues, jusque-là en retrait, s’avança d’un air belliqueux.« 

p 82 « – Je vais maintenant modeler les parties manquantes de votre visage. Ce modelage servira à la fabrication de la prothèse en gutta-percha et en cuivre.
– En gutta-percha ? En cuivre ? s‘effraya Henri.
Elle lui décrivit comment serait fabriquée cette prothèse. La gutta-percha était une sorte de caoutchouc très malléable et très léger. On ajouterait par-dessus une fine pellicule de cuivre. Il n’avait
pas à s’inquiéter, le tout serait épais comme une carte de visite, et pèserait entre 120 et 250 grammes. Il faudrait ensuite l’émailler et la peindre. Il reviendrait sans doute à l’atelier pour plusieurs essayages.
L’ajustement, les couleurs du teint et des yeux devraient être parfaits. »

Edition : Presse de la cité (Terres de France)

Genre : Roman

Publié en 2019

 

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