La Souricière … Danielle Thiéry

Des meurtres, des viols, des disparitions, des scènes de torture, …  et nous voilà plongé dans ce polar bien ciselé ! Un rythme propice à nous glacer le sang ! Des scènes effroyables ! Des descriptions précises !

L’auteure nous délivre cette enquête avec pragmatisme ! Tel un rapport d’enquête où chaque détail compte et doit être noté avec précision ! Pas de fioriture ! Du concret ! 

La psychologie des personnages n’est peut-être pas assez fouillée mais est-ce le cas dans un rapport d’enquête ? 

Comme dans le précédent roman de l’auteure « Des clous dans le coeur » , j’ai aimé cette écriture fluide, tranchée, précise. Cette distance prise par l’auteure tout en nous immergeant au plus près d’une enquête. 

Un polar sombre et captivant ! Une intrigue magistrale !

A découvrir !

Prologue : « Ce début annonce au lecteur qu’il doit assister à des sinistres scènes ; s’il y consent, il pénétrera dans des régions horribles, inconnues ; des types hideux, effrayants, fourmilleront dans ces cloaques impurs comme les reptiles dans mes marais. » … Les mystères de Paris, Eugène SUE

P 188 « Elles n’avaient pas fermé l’oeil depuis leur arrivée et l’interminable attente dans la geôle où elles perdaient lentement la notion du temps. Frigorofiées et tremblant de tous leurs membres, elles avaient cherché comment échapper à leur prison. 
La blonde s’était échinée à essayer d’ouvrir la porte mais il n’y avait aucune prise à l’intérieur. » … « A force de s’époumoner et de redoubler d’efforts stériles, elle n’avait plus de salive et la voix tellement rauque qu’elle pouvait à peine parler. » … « La brune, elle, c’était tout l’inverse. Assise, prostrée dans un coin de la salle, les bras autour de ses genoux relevés, elle tremblait sans retenue. Nue, comme la blonde. C’était la première chose qu’il avait faite, les déshabiller, pendant qu’elles étaient encore sous l’effet du sédatif. »

P 9 « Le prisonnier matricule 1278 est assis au bord de son lit, les mains jointes entre ses genoux serrés. Tête basse, yeux rivés au sol, dos voûté. Il se force à ne pas regarder l’individu qui lui fait face et dont, en relevant un tout petit peu les paupières, il aperçoit les pieds. 

Le visiteur est resté debout. Il porte un costume gris, de piètre qualité, un peu lustré aux manches. De l’échancrure de son pull noir dépasse un col romain blanc, en plastique. Ses chaussures sont avachies. Comme nombre de prêtres il ne doit pas rouler sur l’or. Il se tient droit mais appuie parfois ses épaules contre le mur, entre le minable étagère quasiment vide et la petite fenêtre carrée à barreaux qui livre un crépuscule précoce, humide et froid. »

P 31 « D’un geste rompu à l’exercice, Hadès attrapa l’extrémité de la chaîne et libéra la poulie. Avec un claquement sinistre, la table d’inox se leva brutalement, plaçant son occupant à la verticale. D’infâmes grondements de boyaux firent écho au cri d’effroi de l’homme. La graisse blafarde de son corps trembla et sa tête, bien que maintenue dans l’étau, fut projetée en avant. Sous l’effet de son propre poids, elle rebondit en arrière et cogna contre la table. Le prisonnier se mit aussitôt à gémir en suppliant l’homme invisible d’arrêter de le torturer, de le laisser partir. Il promit de l’argent, des prébendes, des faveurs et des passe-droits pour lui, sa famille, ses amis, et même pour ses ennemis, maintenant et pour les siècles des siècles … Cette attitude marquait un tournant. Les deux premiers jours, il n’avait fait que menacer. Là, il commençait à virer carpette et, bientôt, il serait tellement stockholmisé qu’il supplierait son bourreau de le laisser lui lécher les pieds pour le remercier de le massacrer à petit feu. »

« La Souricière, ainsi baptisée par les délinquants arrêtés et déférés au parquet à l’issue de leur garde à vue. Comme du piège à souris éponyme, il n’était plus possible de s’en extraire une fois coincé à l’intérieur. Le couloir nauséabond, l’eau qui ruisselait des murs, les odeurs pestilentielles émanant de partout à la fois, quelques ombres qui glissaient au ras du sol et ces portes closes alignées de part et d’autre (…) »

Edition : Flammarion/ Versilio

Genre : Polar

Publié en 2022

Ma photo offerte à Danièle Thiéry lors du salon Bee Polar du 27 novembre 2022 voir dans l’onglet NEWS

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