Une coccinelle sur la lande … Valérie Valeix

Le nouveau polar de Valérie Valeix, un « Cold case »  avec de l’action, du suspens … et toujours autant de rythme. 

La découverte d’un squelette dans le coffre d’une vieille coccinelle bleue et l’intrigue s’emballe !! 

Est ce le corps de Rozen Le Bihan disparu depuis plus de 40 ans. 

Un polar riche et fascinant avec toujours autant de détails et de précision dans l’histoire, des détails historiques alimentant le plaisir de la lecture. 

L’écriture est maitrisée et subtile, les personnages charismatiques et bien ancrés dans l’histoire. 

Des dialogues cocasses et pertinents. 

Une intrigue distillée avec finesse … des mystères, des secrets de famille, des interrogations, des rancoeurs, des souvenirs … des bonds dans le temps mais où tout semble lié. 

Un dénouement surprenant et une révélation fracassante

Un réel plaisir !! 

Encore une belle enquête !!

Bravo !! 

« – Je vais te casser ta sale gueule, Le Bihan, c’est tout ce que tu mérites, traître et lâche que tu es, comme ton père !
Laisse mon … pauvre père. 
Lui, au moins, il a eu la décence de se flinguer quand il s’est vu cocu, toi, je t’ai même pas fait cocu ; tu le savais que j’avais un enfant d’un autre quand tu m’as épousée et tu me l’as enlevé ! Pourquoi ?
Soizic se rapprochait dangereusement de Ronan, véritablement paralysé par le choc des accusations. Il la savait capable du pire. 
Le rouleau s’abattit avec force sur la table, faisant basculer le bol de son mari qui éclata en mille morceaux sur le sol de tomettes, répandant ses dernières gouttes de café. Le Bihan s’était recroquevillé. Par instinct. Et aussi par peur. Durant l’occupation, il avait vu Soizic prendre les armes et accompagner son frère, Loïc Dejean, en « mission ». La descente du 12 juillet 1943 était dans toutes les mémoires : les Dupron, un maçon et sa femme, avaient été torturés, puis exécutés par le groupe de milice « Corbeau Blanc », issu de l’ex-mouvement Breizh Atao, devenu Parti national breton. Le motif d’abord avancé était que les Dupron cachaient des Juifs, puis qu’ils recelaient une partie de l’or de la Banque de France acheminé à Brest depuis Paris en septembre 1939 : … »

Audierne, lundi 15 juillet 1974

Une minuscule bulle verte naquit entre les lèvres vermillon. Puis elle enfla jusqu’à prendre la taille d’une balle de ping-pong avant d’éclater et de répandre ses lambeaux de gomme au parfum de chlorophylle artificielle sur le nez et les joues de la jeune femme. Elle haussa son visage au niveau du rétroviseur intérieur de sa Volkswagen Coccinelle bleu ciel r récemment achetée par son père. Le permis, la voiture et la majorité avancée, ah ! Que la vie allait être douce … Enfin …

D’un index à l’ongle carminé, elle ramena les bribes de chewing-gum dans sa bouche. Tout en poursuivant bruyamment sa mastication, elle vérifia que son Rimmel n’avait pas coulé, fit des grimaces pour ôter une minuscule trace de crayon au bas de sa paupière droite. Tout devait être parfait pour retrouver Romain. Abel de son vrai nom, mais il préférait Romain. Abel, c’était pour sa femme, mais plus pour longtemps, il l’avait promis à Rozenn. « Ma petite coccinelle » comme il aimait l’appeler. 

  • Putain, j’suis majeure ! J’suis majeure, se répéta avec délectation Rozenn Le Bihan, âgée de tout juste dix-huit ans. »

« – Bon, Ok, on attend un peu pour parler d’affaire Le Bihan ; n’empêche que vous en savez pas mal sur plusieurs protagonistes liés à la fille Le Bihan, laquelle a disparu depuis plus de quarante ans. 

  • Elle était majeure, et disparaitre de son propre gré n’est pas un délit, même si c’est douloureux pour ceux qui restent. 
  • Nous n’avons aucune preuve qu’elle a disparu volontairement. 
  • Comme nous n’en avons pas du contraire. 
  • Sauf que Rozen était à priori enceinte, et on ne part pas à l’aventure lorsqu’on attend un enfant. 
  • Oui, c’est assez logique, admit M.F., mais elle a pu aussi rejoindre son amoureux, qui semblait être un loubard à cette époque. Il a pu se ranger et ils ont fait leur vie ensemble quelque part loin de la Bretagne ou même dans un des autres départements bretons. » 

« – Mon milord l’arsouille est directeur de l’EHPAD local, fraîchement divorcé d’une épouse aimée qui l’a quitté pour partir au bras d’un chirurgien urgentistes. 

Au mot « EHPAD », Audrey avait tendu l’oreille : s’il y avait un endroit où subsistaient des souvenirs de l’époque de la disparition de Rozen et peut-être même antérieurs, c’était bien là. On pouvait même y trouver de vieilles rancoeurs propres à délier les langues. 

  • Pour être tout à fait franc, mes amis, ce qu’il m’a raconté n’est pas non plus le détail iceberg …

Note ça, mon Jean, le détail iceberg, celui qu’on ne voit pas au premier abord ou qu’on considère comme un « petit grain », mais qui va finalement faire couler l’affaire dans l’océan de la vérité. 

  • Et voilà Francis Lebel, nouvel auteur de poésie policière ! Qu’en penses-tu, Audrey ?
  • Qu’il finirait par nous faire pleurer. 
  • Ou crier d’agacement ! Bon, accouche ! Il t’a dit quoi, ton dirlo ?
  • Ah ! Ça va, je n’aime pas être bousculé. 
  • Mais c’est toi, aussi ! Tu n’en finis pas ! 

Audrey intervint en rompant la corne de son croissant :

  • Allons, pas de chamailleries de bon matin … »

Edition : Palémon

Genre : polar

Publié en 2022

RENCONTRE avec l’auteure … Quelques questions pour tenter de découvrir qui se cache derrière le livre !!

Interview à retrouver dans la chronique « Échec à la Reine » du même auteure.

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