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Autoportrait 

avec les mots d ‘ Edouard Levé « Autoportrait »

« Je n’oublie pas d’oublier.

Je préfère m’ennuyer seul qu’à deux. Je ne dis pas « A est mieux que B » mais « je préfère A à B »  .Il m’arrive d’annoncer une bonne nouvelle me concernant à quelqu’un que j’aime et de m’apercevoir avec stupeur qu’il en est jaloux. Je ne peux pas mémoriser les prénoms des personnes que l’on vient de me présenter. Je ne sais pas interrompre un interlocuteur qui m’ennuie. Les échecs de mes ennemis ne me réjouissent pas. Je me demande comment je me comporterais sous la torture. Si je tourne en me regardant dans un miroir, vient un moment où je ne me vois plus. Je n’ai pas fait de prison. J’aime les lumières tamisées. Lorsque je choisis des cartes postales d’un même endroit, j’ai la tentation de varier les images, quitte à ne pas prendre plusieurs exemplaires de la meilleure, ce qui est absurde, puisque les destinataires sont différents.

Je suis lente à comprendre que quelqu’un se comporte mal avec moi, tant je suis surpris que cela m’arrive: le mal est en quelque sorte irréel. »

Quand j’écris plusieurs cartes postales le même jour, je m’efforce de ne pas relater les mêmes événements, comme si les destinataires pouvaient un jour se rendre compte que j’ai écrit plusieurs fois la même carte.

La compétition ne me stimule pas.

J’ai fait par erreur des études difficiles qui m’ont servi à rien, alors que j’aurais pu faire par plaisir des études artistiques qui auraient accéléré ma vie. Je suis contente d’être contente, je suis triste d’être triste, mais je peux aussi être contente d’être triste et triste d’être contente. Le manque de sommeil me gêne moins lorsqu’il fait beau que lorsqu’il pleut. Je trouve les gens beaux indépendamment du moment, je ne me trouve pas toujours belle, donc je ne le suis pas. Je trouve parfois le juste mot une heure plus tard. Je ne me réjouis pas du malheur des autres. Je reconnais m’être trompée. Je n’ai pas donné de coups de poing.  Je n’entends pas vraiment ce que me disent les gens qui m’ennuient. Je regrette rarement d’avoir agi, et systématiquement de ne pas l’avoir fait. L’autoroute m’ennuie, il n’y a pas de vie sur ses bords. Sur l’autoroute, les paysages sont trop loin pour que mon imagination leur donne vie. Je porte des lunettes. Dans ma bouche, le temps du bonbon est lent. Je n’ai pas fini de creuser en moi. Je me justifie de moins en moins. Je ne pense pas finir en enfer. Si je me regarde longtemps dans un miroir, vient un moment où mon visage n’a plus de signification. Je n’achète pas de chaussures d’occasion. Le présent m’intéresse plus que le passé, …

J’aime remercier. J’ai plus de bons que de mauvais souvenirs. Je lis plus le matin et le soir que l’après-midi. Il m’arrive de prendre conscience que ce que je suis en train de dire est ennuyeux, alors, je m’arrête soudain de parler. La télévision m’est dispensable. Je préfère me coucher que me réveiller, mais je préfère vivre que mourir. Je ne réponds pas aux remarques déplaisantes, mais je ne les oublie pas. Certaines personnes me fatiguent en quelques instants car je sais qu’elles vont m’ennuyer. Si cela ne me donnait pas l’air abrutie, je resterai souvent la bouche ouverte. Je fais mieux les choses par plaisir et …

Une main qui écrase la mienne pour me saluer est aussi mauvais présage qu’une main molle ou humide. Quand j’ai faim, j’ai l’impression d’être maigre. Je redoute de faire pire en voulant faire mieux. J’ai l’intuition que mes enfants m’ennuieraient moins que les enfants des autres. Je me demande comment j’arrive à dire spontanément : « Oh là là ! »

J’ai une préférence pour les conversations à deux. C’est quand s’achève le ronronnement d’une machine que je m’aperçois qu’elle me gênait. Je ne mâche pas de chewing-gum. L’air conditionné me semble parfumé à la poussière et aux microbes. Je n’ai pas la nostalgie de mon enfance, de mon adolescence, ni de la suite. Au début de la pluie, je sens mieux les odeurs. Je saute de joie mais je ne m’effondre pas de tristesse. Je fais plus de choses lorsque j’ai peu de temps que lorsque j’en ai beaucoup.

Enfant, j’étais persuadée d’avoir un double sur cette terre, elle avait le même âge, le même corps, les mêmes sentiments que moi, mais pas les mêmes parents ni la même histoire, …

Je pardonne, et je peux aller jusqu’à oublier les torts que l’on m’a faits, mais je pardonne difficilement qu’on ne me pardonne pas. Je comprend mieux la punition que la vengeance. Dans un diner, je ne suis pas actrice, il ne faut pas compter sur moi pour occuper le centre des conversations, mais je fais un bon spectateur, je ris, je m’étonne, je pose des questions.

Je ne raconte pas les histoires que j’ai lues ou les films que j’ai vus, je décris des impressions, je formule des jugements. Mon oeil n’est pas rassasié de voir ni mon oreille d’entendre. Je ne me lasse pas de photographier. Je n’aime pas que l’on me rende visite à l’improviste. Je n’arrive pas en avance car je n’aime pas attendre.

Le plus beau jour de ma vie est peut-être passé. »

Après avoir préparé un entretien question/réponse pour les auteur(e)s je me suis amusée à y répondre également …

donc voici

RENCONTRE avec une blogueuse … Quelques questions pour tenter de découvrir qui se cache derrière Les Patchoulivres de Vérone !!

Quel est votre premier écrit ? votre premier texte ?
Je ne suis pas auteure mais à l’âge de 15 ans j’écrivais des poèmes … je n’en ai pas écrit beaucoup mais j’adorais et j’adore encore la poésie.
J’ai aussi tenté l’écriture d’un roman d’amour … une ébauche … de quelques pages …

Votre plus beau souvenir de jeune lectrice ?
Quand je pense à mes premiers frissons « littéraires » j’ai surtout 3 livres en tête. Tout d’abord « La petite Fadette » de Georges Sand que j’ai du lire une trentaine de fois.
Puis « Ravage » de Barjavel (au collège), un monde qui bascule … saisissant !! et « Le lion » de Joseph Kessel !! J’ai d’ailleurs envie de les redécouvrir en espérant que la magie ne disparaisse pas !!
Je faisais aussi collection de tous les « Alice, détective privé » de Caroline Quine.

Le livre qui vous a « déstabilisé » ? et pourquoi ?
J’ai découvert lors de ma première année de DUT de chimie la petite bibliothèque de l’IUT, un endroit magique où je me retrouvais souvent seule.
Peu de lecteurs de roman dans ce monde de scientifique ! Et j’ai découvert la littérature africaine, Camara Laye, Léopold Ségar Senghor, ….
puis la grande rencontre avec André Brink « Une saison blanche et sèche », « Le turbulent silence », « Un instant dans le vent », « Au plus noir de la nuit » … je découvrais l’Apartheid !! Un choc !!
André Brink est resté mon auteur fétiche et j’ai depuis, dévoré tous ses livres dont son dernier « Philida » (chronique dans Les Patchoulivres ») !! Un GRAND Monsieur de la littérature !!

Question bonus !
Quel est votre relation aux livres ? Pour vous un livre « heureux » est un livre corné, annoté, souligné, déformés, … ou pas ?
Ma relation avec les livres !! Je crois que je vais faire réagir du monde mais j’aime corner mes livres, même si je fais des efforts avec des petits marques pages autocollants. ça m’arrive aussi d’écrire dans mes livres !!
Pour moi un livre « heureux » est un livre qui a été touché, tourné, ouvert, lu et relu … un livre « raide » et trop neuve m’exaspère donc je le manipule dans tous les sens pour l’adoucir !!
Puis avec les photos que je fais de mes livres ils leur arrivent souvent des aventures, comme tomber d’un pont, avoir les « pieds » dans le sable, être posé dans l’herbe humide, rester par accident deux jours
dehors, … Mais voilà mes livres ont une histoire et une belle vie …

Ce que les gens disent

La meilleure manière de se lancer, c’est d’arrêter de parler et de commencer à agir.

Walt Disney

Ce sont nos choix, Harry, qui montrent ce que nous sommes vraiment, beaucoup plus que nos aptitudes.

J. K. Rowling

Ne pleure pas parce que c’est fini, souris parce que c’est arrivé.

D. Seuss

Créons quelque chose ensemble.


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