L’école des rives … Yvan Michotte

Un roman … une bande de gamins, et nous voilà propulsé dans les années 30 avec cette histoire tendre et attendrissante
Un voyage où l’On se délecte de chaque mot, de chaque phrase … une envie de s’allonger , de fermer les yeux, de se laisser emporter et téléporter dans les années 30 …
Suivre cette bande de gamins … redécouvrir avec eux les jeux, les bonheurs d’enfants, l’insouciance, l’amour, l’amitié …
Un voyage d’émotionsde sensations et de bonheurs « simples »
Une écriture tout en poésie, des personnages attachants et « captivants »

Rouen, la Seine se redécouvrent … à travers les jeux et les défis !!

C’est toujours un vrai plaisir de lire Yvan Michotte mais là quelle belle surprise !!
Une belle surprise où il est impossible de ne pas penser à « La guerre des boutons » … une très belle référence !!

Un livre qui fait un bien fou … un PUR bonheur !!! Merci Yvan … Michotte … et quelle écriture !!
p 379 « Ces cicatrices mourront avec nous, mais jamais ne s’éteindront nos souvenirs puisque ce papier les boit, et qu’ils revivent maintenant par ces mots. »

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p 346  « – Corvée de bois ! clama Pinsec. Il en faut pour le feu et pour construire la cabane. Et que ça tienne bon ! J’ai pas envie de me prendre une branche sur la cabèche. Une forêt nous attendait à moins d’un kilomètre. Nous voilà donc partis à la recherche de combustible et du matériel de fabrication. Nous avions besoin de longues branches, de morceaux
plus courts et de feuillages. Etant très organisés, nous avions embarqué des scies et des couteaux. L’aventure ne s’improvise que chez les mauvais aventuriers, inutile de dire que nous
ne faisions pas partie de cette coterie. »

p 36 « Je viens d’affirmer que Pinsec ne se prenait jamais au sérieux, il me faut nuancer quelque peu ce propos. Un domaine, et un seul, existait où il ne plaisantait jamais, c’était celui des défis. Dans ce cas-là, son
honneur et la victoire comptaient plus que tout. Aussi ce jour, quand vint l’heure de la cloche, nous fonçâmes sur le lieu de l’action tels des lionceaux déchaînés. Chaque défi se déroulait dans un endroit différent.
Nous devions nous rendre au pied du pont transbordeur. L’édifice enjambait la Seine, pareil à un cheval géant. D’une hauteur sensationnelle pour mes petites jambes d’alors, je ne parvenais pas à m’expliquer comment
on avait pu l’ériger sans qu’il chute de tout son poids. Il existe des mystères qu’on n’élucide qu’une fois trop grand pour garder en soi la magie de l’enfance. »

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p 290 « Faire tournoyer quelques pièces dans ma poche me rapprochait de l’âge où l’on vous appelle « Monsieur », c’est-à-dire vers quinze ans, pensai-je alors,
quand la cigarette vous pousse au bec et que la casquette jaillit de vos cheveux.
A cet âge ancestral, les filles vous regardent autrement, vous considèrent comme un homme. Alors gagner une pièce ou deux me faisait faire un pas supplémentaire vers le statut d’homme. Si l’une
d’elles désirait un cadeau d’amoureuse, je pouvais subvenir à ses besoins féminins mystérieux. Je tenais l’information de Léon. Il avait révélé un jour que les filles voulaient toujours des cadeaux ;
« cela fait partie de leurs petites manières, elles vous disent qu’elles aiment un ruban pour mettre dans leurs cheveux, vous le montrent, l’air de rien, mais dans leur tête de fille, c’est le signal pour
qu’on leur achète, histoire de leur montrer qu’on les aime. »
Il avait ajouté : « Les filles, ça dit jamais ce que ça pense, ça laisse deviner, mais si tu devines pas, elles aiment pas et te prennent pour un nigaud. »  

p 87 « La vie est perfide et nous emporte comme le vent. La maligne nous empêche d’apprécier les bons moments à leur juste valeur. Et c’est tant mieux je crois. Ainsi vont les années tels des flocons ne sachant où
se poser. La vie est un paysage de neige, et quand fond le bonheur, un nouveau jour le recouvre de blanc. »

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p 348 « Nous nous mîmes sérieusement à l’ouvrage, découpant, taillant, posant, attachant. Les longues branches étaient disposées autour du tronc tandis que de plus petites étaient nouées à
l’horizontale, et recouvertes de feuillages. La maisonnées prenait forme. »

p 165 « J’avais, et c’est un péché grave je l’avoue, la regrettable manie de confier à ma mère certains secrets. J’aurais dû les garder bien au fond de moi comme tout bon chenapan qui se respecte.
Seulement voilà, l’amour d’une mère peut amener à renier tous ses bons principes. Alors oui, j’ai « cafté »! Honte à moi. Dans la République des culottes courtes, il m’est arrivé d’être Judas.
Rarement certes, à titre exceptionnel, devrais-je dire, mais je l’ai fait. Un code d’honneur existait entre Jacques et moi : ce qui se passait dans la rue, ou entre nous de manière générale, ne devait
pas sortir de notre cercle. Il y avait nos parents d’un côté et notre vie de marmots de l’autre. »

p 171 « Ce jour-là, Jacques me prévint qu’il s’arrêterait devant l’école des filles. Je devais continuer seul jusqu’à la maison. Plusieurs filles discutaient. Que pouvaient-elles se raconter ? Je n’avais jamais assisté à une « discussion
de filles ». Ce devait être bien étrange, bien mystérieux. D’ailleurs, s’il existait des écoles de filles d’un côté et de garçons de l’autre, c’était qu’il y avait une raison. On ne mélangeait pas impunément les torchons et les serviettes. »

Edition : Le cargo Imaginaire

Publié en 2018

Genre : Roman 

RENCONTRE avec l’auteur … Quelques questions pour tenter de découvrir qui se cache derrière le livre !!

Interview à retrouver dans la chronique « 42 Rue des mômes » du même auteur.

 

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