Un réel plaisir de retrouver la suite de « Climat sur mesure … Au soleil du septième sous-sol ».
Agréable de retrouver la plume cristalline de l’auteure. Une écriture précise et teintée de poésie, malgré un roman d’anticipation assez angoissant !
Suite à une catastrophe climatique les hommes se retrouvent à vivre sous terre, notre planète Terre transformée en un gigantesque iceberg !!
On y découvre alors la vie à Venisinfra, une Venise réinventée, ayant perdu de sa superbe, où les tunnels remplacent les canaux ! (cf p 158)
Un roman d’anticipation glaçant qui questionne ! Et si il y avait une part de vérité derrière tout ça !
Un roman sur la folie des hommes !! Son envie de grandeur qui l’amène au frontière du non retour !
Un questionnement sur le rôle de l’homme ! Sa faculté d’adaptation dans ce nouveau monde, ce nouvel environnement ! Son obscurantisme même au delà du malheur, sa sensibilité, …
L’homme peut-il réellement changer ? Se remettre en question ?
Un roman qui nous parle d’histoire, de science, de psychologie humaine, d’écologie, … et où le rythme nous laisse aux aguets !!
Des personnages complexes qui tentent de s’adapter et d’aller au bout d’eux même !
Et quelle est cette nouvelle maladie … la maladie des couleurs !!
Un roman fort et un brin dérangeant !! `
Bravo !
P 13
« Le plafond paressait si loin qu’il en eut le vertige. Il regrettait presque d’avoir eu cette incommensurable force d’ouvrir enfin les yeux. Le regard fermé, ses cils avaient soudé ses rêves en une couleur uniforme plus proche de l nuit sombre que du soleil d’été épanoui. A cet instant il aurait donné cher pour se retrouver allongé dans un pré la tête dans l’insouciance à compter les nuages et à leur inventer des formes étranges. Tout son corps et toute son âme convergeaient vers cette idée saugrenue, peut-être juste pour se donner la force de surmonter l’impensable et l’inacceptable.
Son ciel aujourd’hui semblait bien terne, juste un caisson en verre pour barrer son horizon lointain. Là-bas tout là-haut, le soleil, son ami, semblait avoir légué sa place à des néons rectangulaires alignés par groupe de quatre dans des carrés informes. Il n’aimait pas le monde géométrique et pré-formaté, il préférait les mots des poètes et les chimères des rêveurs.
D ‘ailleurs la question s’imposa tout à coup :
- Qui était-il ? »
P 107
«Tous deux continuèrent à avancer jusqu’à une petite place au centre de laquelle trônait un petit dôme en verre.
- Un dôme !
- Oui Jules, tu vois, ce projet rejoint quelque part celui que tu as vu tout là-haut.
- C’est une fleur sous ce dôme ! Au milieu de brins d’herbes. C’est tellement idiot ! Si on m’avait dit qu’un jour la vue d’une minuscule fleur m’arracherait des larmes, j’aurais bien cru que j’eus à finir ma vie tel un fou.
- Nous ne sommes pas fous. C’est notre monde qui l’est devenu et nous ne faisons que subir.
- Il n’y a pas de cultures de fleurs ici, hormis cet unique échantillon ?
- Les fleurs sont interdites ici, ceci demanderait trop d’énergie pour une rentabilité nulle.
- Mais les fleurs c’est l’inspiration des poètes, les couleurs du peintre ! »
Edition : Ovadia, AuPaysRêvé
Genre : Roman
Publié en 2020
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