Changer le sens des rivières … Murielle Magellan

Un roman, où deux mondes s’ignorent … deux univers … deux mondes parallèles,
puis une rencontre … le « choc », et le court de la vie « s’égare » !!
L’auteure nous livre ici des personnages puissants, des écorchés vifs en équilibre sur le fil du rasoir

Puis, ce questionnement !

Faut-il … rêver, s’affirmer, espérer !? Avoir la force, l’envie de choisir son destin ? Accepter les doutes, les désillusions et les incertitudes !? S’éveiller au monde !?

Marie trouvera t’elle la réponse ?

Un voyage … lucide et initiatique … qui nous emporte sur un rythme cadencé !

Une mélodie chaloupée et exaltante …

Un beau roman au sonorité douce et acidulée …

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p 212 « Elle n’en revient pas qu’un arbre d’une si petite taille puisse dégager une telle puissance. … Cette arbre la calme. Indéniablement, elle se reconnait en lui et ses semblables. Il résiste aux vents, aux tempêtes, au mépris, aux voleurs qui ignorent sa
valeur et le dédaignent lorsqu’ils visitent les appartements cossus. »

p 24 « Marie dit non. Pourtant, le dernier métro, elle l’a déjà pris, et les quatre cents coups, elle les a déjà reçus. A priori, elle devrait connaitre. Alexandre sourit. « C’est un cinéaste de la nouvelle vague. Un très bon. »
Et Godard, elle connait ? Et Chabrol ? Ils sont tous de la nouvelle vague. Marie ne connait pas la nouvelle vague, elle connait les vieilles vagues, toujours les mêmes, les radoteuses qui se cognent sur les rochers. Le
jeune homme sourit encore. « Mais, tu connais qui comme réalisateur ? » …
La vérité c’est qu’elle s’en fout de François Truffaut. ça change quoi, « François Truffaut » ? ça guérit le palu ? ça fait baisser le chômage ? Les gens laissent plus de pourboires quand ils ont lu François Truffaut ? « Vu »
rectifie Alexandre. « Vu/lu, bon … t’avais compris, non ? »

 

 

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p 236 « Un souffle pourrait les faire exploser au sol, mais elles semblent pour l’instant bien accrochées à leur tige minuscule et têtue.
Par un effet de contre-plongée, l’ombre portée sur le mur donne même à l’arbre nain … des allures de géant. »

p 111 « Même quand il y a une grande cause aujourd’hui : le harcèlement des femmes, la maltraitance des migrants, la misère, tout simplement, tu écoutes autour et tu entends : la nuit tombe plus tôt!
Des formules types, toutes blanches ou noires, bien formatées par la famille de pensée d’untel ou d’unetelle. Je haie les phrases toutes faites. Méfie-toi des phrases toutes faites : « On n’a rien sans rien. IL n’y a pas de fumée sans feu. Il faut être deux pour
danser la valse ! » Conneries. Les riches et les pauvres. Les dominants, les dominés. Les discriminants, les discriminés. Les gentils; les méchants. Dès que ta pensée tombe dans ce puits débile et binaire, arrête-là ! Va boire ou
va dormir ou va baiser. Je me retire du monde pour ne pas rejoindre la meute mais c’est plus fort que moi. L’hiver approche et je conclus : « La nuit tombe plus tôt. »

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p 133 « Elle se recroqueville sous les draps. Est-ce la fatigue ou l’invasion de toutes ces choses nouvelles rencontrées ces derniers temps ? Ce film dont le chuchotement, celui des voix et des sens, laisse une trace pérenne ?
Quelque chose de l’éveil du désir la saisit doucement. Son corps musclé et rebelle cède peu à peu. Marie ne l’avait plus fait depuis longtemps ; elle se caresse. Les images-fantasmes qu’elle appelle arrivent en cascade. C’est presque
plus fort que tout. Cette abondance en elle, anarchique, ne l’inquiète pas. Au contraire, elle en jouit. »

p 197 « Oui, c’est au contact de Charlie qu’il a compris à quel point notre époque avait honte de la douceur. C’est en découvrant sa douceur assumée qu’il en a mesuré la rareté autour de lui, dans son travail mais aussi
chez les êtres qu’il croise quotidiennement. Aujourd’hui, les tendres cabossés sont des has been. Le monde aime les carnassiers, les femmes et les hommes en colère. Il faut « être en guerre« . On n’écoute que ceux-là, les battants, leur
rage à peine dissimulée est perçue comme une qualité pour survivre et gagner. On associe la douceur à la faiblesse. Comme si les doux ne pouvaient pas aller au combat de la vie. » …
« La nuance, la discrétion, sont étouffées sous les coups de boutoir des gueulards ou des railleurs. Plus une personne douce dans les médias. Il faut parler fort, s’indigner de la bonne manière. Les femmes douces ? Quelle soumission au cliché ! Les
hommes doux ont perdu depuis longtemps. On leur fait un procès en tiédeur. Et alors ? En quoi la tiédeur ne serait-elle pas une température agréable ? »

p 229 « C’est un signe en musique qui permet d’arrêter le comptage régulier du temps. Un ralentissement en quelque sorte. Un dérèglement du métronome … ça ressemble à un œil, je n’ai jamais compris pourquoi. Il le dessine sur la serviette en papier
qu’il glisse vers Marie :  (.

Edition : Julliard 

Genre : Roman

Publié en 2019

 

 

 

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