Le bébé d’Adèle … Marie Murski

Un thriller pervers insidieux … ou l’effroi est au rendez – vous !!
Dès les premières pages … on plonge dans l‘univers de l’auteur … on ressent ses angoisses … ses douleurs … mais aussi ses joies … ses coups de cœur … sa détresse… et puis cette rage … cette envie de vérité ...

L’auteur se jette à corps perdu dans cette histoire !! Est ce un exutoire ? Une fuite en avant, folle et désespérée ?

On découvre la descente aux enfers de Sonia … sa rencontre avec Oscar Barey … son mariage … la perte de sa vie sociale … son isolement pour mieux la contrôlerles coups et les humiliations
Puis une volte face, Sonia Balassy victime …devient « bourreau » … personnage fort … déterminé, sans pitié … ou presque …
Un thriller où se mêle émotions intenseshaine incompréhension .. « vengeance » !!
Un thriller sur fond de Tango … cette danse passionnée … pleine de fougueflamboyante … puis il y a la peinture … cet « exutoire artistique » …

La douleur pour le lecteur devient physique !! Un abyme … un gouffre de souffrances !! Évacuer la haine et la violence à tout prix !!

Un rythme soutenu qui nous « happe » dans les Méandres du Mal !!
Un livre que l’on lit en apnée
Y aura t’il une délivrance au bout de cette quête ?? Avouera- t’il ses crimes ?? L’apaisement sera t-il au bout du chemin ?

ce roman m’a énormément touché par sa Puissance !! Un roman qui hante par sa Force !! Un beau et sublime coup de cœur !!
Après « Le chat silence » … « Cris dans un jardin » un réel bonheur de retrouver la sensibilité de Marie Murskiune auteure pleine de talent !!

« Il avait fermé les yeux pour ne pas voir le mal sur cette terre, et c’est ainsi que le mal l’avait trouvé, sans défense. » Ernst Wiechert, Missa sine nomine

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Après la tempête … L’Apaisement !!

p 121 « -Il était toujours très gentil avec moi devant les gens. A chaque fois, je croyais qu’au fond il m’aimait, qu’il allait changer. Il me prenait dans ses bras, me parlait tendrement.
Je pensais qu’à force d’amour, j’allais le faire changer. J’oubliais qu’au bout des bras, il y avait des poings. »

p 82 : « -Tu sais, cette œuvre que tu crées, c’est vraiment beau, un peu sombre mais flamboyant avec le tango rouge sang … Tu m’avais parlé de la peinture au couteau sur l’aquarelle,
et là, le résultat, c’est étonnant. Des taches de tango ! Des éclaboussures de tango ! ça me parle évidemment. ça me crie même ! »

p 103 « Dans le cerveau d‘Oscar Barey, des stratégies nouvelles côtoyaient les anciennes, toujours dans les mêmes lieux anonymes et glacés. Elles se mesuraient. Faisaient alliance. Manœuvraient.
Il vivait seul dans sa grande maison. Depuis les accusations portés par Sonia contre lui, il arpentait ses domaines de chasse avec prudence mais n’avait, pour autant, rien perdu de sa superbe. »

p 106 « Il écrasait facilement les têtes. D’une main il saisissait les cheveux et claquait le menton contre l’évier, la paillasse ou la vasque de lavabo. Il tirait la tête en arrière et appuyait fortement le cou contre le bord émaillé, ce qui empêchait le cri.
Le corps était alors presque à genoux, pendant mollement. Oscar Barey le poussait du pied tout en maintenant le thorax avec ses cuisses. Le corps n’avait pas d’importance; et si les bras s’agitaient, il les cassait d’un coup sec du tranchant de sa main libre. »

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p 206 « Elle le regarda encore, avant de le suspendre. Il reposait sur le tapis, sur le dos, tête et pieds légèrement relevés, dans la position d’un dormeur dans un hamac. »

p 117 « La fête, elle l’avait ressentie lorsque Ludo avait pivoté, prêt à s’élancer; elle n’avait pas pu suivre, mais elle avait senti l’intention dans son corps de danseur, en son centre à lui. A l’instant où il avait compris son désir sur son bras directif,
il avait jailli pour danser avec elle, impérieux, pressant, oubliant qu’elle était à présent boiteuse ! Il s’était positionné comme avant, dans leurs plus magnifiques tangos ; pas dans la représentation, mais enfermés l’un sur l’autre, verrouillés
dans la danse. Cette sensation jamais oubliée revenait avec force. Son cœur battait d’émotion et de joie. »

p 123 « J’ai soulevé ma tête, vu mon corps nu et lui devant moi, avec son rictus ignoble. Mon sexe brûlait. Il se reboutonnait, remettait calmement sa ceinture. Je regardais mes cuisses, pensant qu’il m’avait peut-être battue alors
que je dormais. Je pensais cela de toutes mes forces car je refusais qu’une autre éventualité, bien plus terrible, n’atteigne mon cerveau. Je ne voyais aucune trace de coup sur mes cuisses, ni sur mon ventre, ni sur mes seins. Seul mon sexe brûlait. Il m’a dit
de me reposer et m’a expliqué qu’il avait fait cela pour nous protéger. Que ce n’était pas le moment pour moi d’être enceinte ! Que je n’étais pas à la hauteur, trop fragile et incapable. Il lui fallait une femme solide pour porter son enfant. »

p 127 « -Comment allez – vous ? Vous plaisez-vous bien là-bas, à Maléfices ?
– Maléfices ! reprit Sonia en sursautant. Comment ça ?
– Ah oui, vous ne pouvez pas savoir, bien sûr. C’est un tic de famille. Nous avons toujours appelé ainsi l’appartement. En fait, c’est la cour qui se nommait ainsi au siècle dernier. La cour des Maléfices. Elle a été débaptisée en 1920 … »

p 138 « Dans le registre des souffrances, et des cruautés, Oscar Barey était d’une redoutable efficacité. Il avait eu de bons résultats dans le passé, avait commis des crimes, assassinats et faux suicides, des faux accidents, et n’avaient jamais été inquiété.
Depuis son plus jeune âge, il avait su profiter du hasard et de la providence.
Son plus joli coup, un coup de maître aimait-il à penser, était le bébé d’Adèle étouffé sous les manteaux de ses invités. »

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p 169 « Oscar Barey n’était pas original. Il avait nombre de semblables.
Tous les avis des spécialistes et sommités en la matière se rejoignaient : les monstres ne se remettaient jamais en question. A toute force, ils avaient raison sur le monde. Ils n’étaient donc accessibles ni aux soins, ni à la parole.
On pouvait dire que le diable existait, en secret, caché en chacun d’entre eux. Ils n’étaient pas fascinés par le Mal, ils étaient le Mal. »

p 175 « La nuit précédente, il avait mis de l’ordre. Il avait broyé, battu et torturé à mort. Les ongles de salope racoleuse au bout des doigts qui voulaient caresser, ces doigts dégoûtants avaient été arrachés, et les yeux qui suppliaient, crevés. C’était
lui qui décidait. On ne le forçait à rien. On ne lui faisait pas de chantage, pas même une miette, pas même l’ombre d’une idée de chantage. Au fond de la cave, les chairs sanglantes ne palpitaient plus. L’ordre était revenu, la bâche et son contenu évacués
comme un crachat dans l’oubliette, et l’émail de la baignoire nettoyé. »

p 183 « Au cours de ce rêve, après quelques floues péripéties, elle reçoit une somme d’argent pour avoir « débarrassé » quelque chose – elle ne sait quoi- et décide avec joie d’utiliser cet argent pour faire un voyage. Elle part alors par une ouverture
dans la chair de sa cuisse, une large incision prévue à cet effet, légèrement teintée de sang, indolore. Elle s’y introduit en se glissant sous sa propre peau qu’elle soulève. Ce qu’elle découvre est sombre, mais en même temps coloré, une grande ombre tirant vers le bleu, un long
rivage et au loin, la mer obscure et immobile. Une atmosphère de « grands espaces », d’horizon aplati car le ciel est très bas – elle est sous la peau de sa cuisse, doit la soutenir comme elle soutiendrait le ciel pour s’avancer un peu. Elle ne peut pas beaucoup.
Alors elle regarde ce paysage doux, bleuté, sombre à l’infini. Puis elle soulève à nouveau la peau sanguinolente et se glisse en arrière pour revenir. Elle ramène un petit seau d’enfant rempli de quelque chose … »

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p 230 « Elle se souvenait de ce qu’elle avait lu au sujet de l’emprise, et qu’elle s’était répété maintes fois afin de pouvoir résister, et lutter contre : « La violence a un pouvoir de sidération qui entraine la mise en place d’une mémoire traumatique … Cette mémoire reste bloquée dans un coin
du cerveau de la victime, l‘amygdale cérébrale. Elle y est hors temps. Elle va se déclencher au moindre lien rappelant les violences comme une machine à remonter le temps, avec un discours intérieur qui l’attaque et l’humilie et qu’elle pense être le sien, puisque c’est dans sa tête.
La victime, colonisée par ce discours, se croit coupable, folle, incapable, et peut même ressentir de la haine pour elle-même ... »

p 297 « elle pensa à Nietzsche à mesure qu’il l’engloutissait ; « celui qui doit combattre contre des monstres doit prendre garde de ne pas devenir monstre lui-même. Et si tu regardes dans un abîme, l’abîme regarde aussi en toi.« 

Première rencontre avec l’auteure … au salon du livre de Andé … en Octobre 2015

Édition : Cogito

Genre : Thriller

Publié en 2017

Illustration : La Plume numérique

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