Il y a tous les ingrédients pour un beau voyage … une très belle couverture … une belle histoire, le dernier voyage au bord de mer d’un grand père avec sa petite fille Kasia … une belle écriture poétique …
mais … La magie n’opère pas !!
Une impression de « grande concentration » de l’auteur pour bien faire … pas de « laissé aller » !! trop de retenue !! trop de technique !!
… pas assez d’émotions !! Tellement dommage !! Mais c’est aussi un premier roman …
il y a aussi des incohérences … le grand père alité et qui soudain marche … des personnages qui arrivent et disparaissent par miracle … un spectacle de cirque bien étrange …
des sauts dans le temps déroutants !!
Si lors du dénouement … l’auteur avait choisi le rêve … « le grand père a eu des hallucinations ou fait un beau rêve » … on comprenait toutes ses incohérences … mais non c’est un voyage bien réel !!
Un roman … une lettre d’amour pour un grand père … ou je n’ai pas ressenti la sensibilité de l’auteur !!
« … j’ai décidé que je ne me lèverais pas aujourd’hui. Comme depuis des semaines. Non, je n’ai pas envie de me porter sur mes jambes. Mon dos se complait à l’horizontale. Même si ce lit demeure celui funeste de mes derniers jours approchant. Je m’amuse à en souiller les draps par la sueur de mes cauchemars fiévreux … j’attends la visite de ma petite-fille chérie … «
p 24 « La vie est un regard terrestre : elle dépend de celui porté vers le ciel et de ce que l’on décide d’y voir. « Si tu te perds quelque part dans la vie,
surtout, n’oublie jamais ma petite, que même si les jours sont trop pâles, chaque nuit il y aura toujours des étoiles« , … Le regard ne doit pas s’arrêter aux nuages, puisque derrière, le soleil demeure toujours quelque part.
L’aube revient toujours, c’est inévitable. »
p 47 « C’est un certain mois de février que la grande dame en noir est venue prendre Debbie sous son manteau, pour l’abriter de la pluie qui inonde le chemin vers l’au-delà. Li m’a fallu des années pour accepter le fait de ne plus jamais
la revoir. »
p 61 « Les flocons en lambeaux, par la fenêtre, ressemblent de plus en plus à de petits pingouins voletant au gré du vent comme des feuilles mortes. Ni neige, ni flocon et encore moins pingouins … Je pense pouvoir affirmer que la morphine me donne des hallucinations.«
p 102 « Nous échangeons un regard entendu, souligné d’un sourire en coin plein de malice. Nous avons tous deux la même chose en tête : ce qui s’est passé la nuit dernière appartient à la nuit dernière ; là, nous
nous apprêtons à reprendre nos droits virils en faisant suer la peau de femmes, êtres divins, aux allures d’anges délurés, mais à l’âme démoniaque, envoûtant les hommes de leurs corps charmeurs, telles des sirènes sans queue. La nuit va être à la fois si longue et si courte …
p 117 « L’air qui caresse ma barbe naissante m’insuffle une nouvelle vie. J’aimerais que le temps s’arrête là. Que le soleil reste dans l’entrebâillement de l’horizon pour seulement tiédir l’atmosphère. Un soupçon de poésie assaisonné de tranquillité, ajoutez une noisette de tendresse dans le cœur et vous obtenez la cerise sur le gâteau de la plénitude.
Et je reste convaincu que l’air marin est le mode de cuisson idéal. »
p 130 « Le souffle de la faucheuse est revenu me faire frémir une ou deux fois alors que je dormais. Cette sensation est difficile à décrire. C’est comme si, l’espace de quelques secondes, une ombre sans forme, sans couleur, sans matière essayait de rentrer dans ma peau. ….
j’ai la sensation que ce souffle me suit, l’air de rien. Il m’arrive même de me retourner, pensant la voir me regarder de ses yeux invisibles. »
Première rencontre avec l’auteur … au salon du livre d’Evreux … en Novembre 2015
Édition : Le Mistemboir (propose des formats de livres non classiques … carrés 18X18 cm)
Couverture : Julien Robic d’après une photo de Charlotte Leseigneur
Genre : Roman
Publié en 2015
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