Dès les premières pages le décor est planté … La bataille de Waterloo !! Où plutôt la bataille de Mont-Saint-Jean !
On découvre l’ambiance, la « réalité du terrain », la lassitude des soldats, … la panique, la déroute ! S’ensuit alors, sur le champ de bataille, la disparition du Trésor de Napoléon !!
Qui a dérobé les diamants de la princesse Borghèse et les diamants du roi Joseph ?
Les mois passent et Jérôme Blain, dit le capitaine Sabre, gardien du Trésor lors de la bataille va devoir mener l’enquête.
Il se retrouve en Normandie, à Vernon au château de Bizy et va très vite être confronté à des meurtres !!! Entre jalousie, complot, secret de famille, politique … il devra dénouer le vrai du faux !!
Un polar captivant avec des références historiques précises et bien documentées ! Quel plaisir !
On plonge avec délice dans cette époque tourmentée mais au combien fascinante !!
Des rebondissements, une intrigue finement menée.
Des personnages charismatiques et bien ancrés dans l’Histoire !!
Une écriture souple, perspicace et efficace !! Un des nombreux points forts de ce roman !
Je me suis vraiment régalée à la lecture de ce roman historique !! Un roman qui allie polar et histoire de France avec brio !
Roman qui a d’ailleurs reçu le prix Napoléon 1er, prix du roman historique avec comme président du jury Stéphane Bern.
Bravo !!

P 22 « Napoléon hocha la tête et ajouta doucement :
– Blain, je compte sur vous pour surveiller mon Trésor. Faites-moi plaisir, rejoignez votre bataillon derrière la ferme. Duuring, votre commandant, vous le savez, est hollandais. C’est un homme consciencieux, très attaché à ma personne, qui n’en répugne pas moins à faire tirer sur ses compatriotes, et c’est bien naturel. C’est l’une des raisons pour lesquelles je l’ai nommé à la surveillance de mes voitures. Mais j’ai besoin de toutes les bonnes volontés. Dieu vous garde, mon ami.
Cette fois, il s’éloigna sans se retourner, serré de près par Drouot. La porte de la ferme s’ouvrit sur la silhouette familière du valet Ali, le mamelouk, alias Louis-Etienne Saint-Denis. Puis Napoléon et Drouot disparurent de la vue de Jérôme qui rejoignit le verger transformé en bivouac où les hommes fourbissaient leurs armes. »

P 53
« Il émit une grimace étirant sa peau de parchemin sur ses pommettes, puis il étendit son membre souffrant sur un pouf. Cependant, il ne proposa pas aux deux hommes de s’asseoir.
Je me suis laissé dire, capitaine, que votre compagnie était chargée de la surveillance du Trésor lors de cette désastreuse bataille de … Waterloo, comme l’ont baptisée les Alliés.
En effet.
Talleyrand laissa planer un silence, puis :
Combien de voitures ont-elles été saisies par l’ennemi ?
Huit, plus un fourgon.
Et parmi ces huit, les diamants de la princesse Borghèse ?
Devant le silence de Jérôme, Talleyrand insista :
La princesse Borghèse, la plue jeune soeur de l’ex-Empereur …
Je sais qui est la princesse Borghèse. Les diamants qu’elle lui avait confiés à l’île d’Elbe et qu’il avait emportés font effectivement partie des biens saisis.
Ainsi que les diamants du roi Joseph …
Aussi
Retrouvez-les. »
P 231
« Jérôme s’inclina galamment sur la main d’une brune aux traits parfaits, de dix ans la cadette de son époux. Elle devait avoir trente ans, portait avec une grâce incroyable une robe de soie rouge rubis, mais aucun bijou sinon des pendants d’oreilles en perles de forme poire. Maria-Mercédès cacha rapidement sa bouche de son petit éventail en tulle crème à brins de nacre grise. Pour être marié à une éventailliste, Jérôme connaissait le langage de ce petit ustensile a priori inoffensif, mais outil de communication redoutable. « Je suis seule », traduisit Jérôme qui fit mine de ne pas saisir et se pencha sur la main de Clémence, laquelle rougit légèrement et jeta un oeil furieux à sa voisine. Il comprit qu’il était l’objet du désir des deux femmes et s’en trouva assez mal à l’aise. Saurait-il tirer parti de cette rivalité pour amener l’une d’entre elles à se confier ? En tant qu’amie de longue date de Clémence, Maria-Mercédès pouvait être détentrice d’informations personnelles et, si c’était le cas, accepterait-elle de les lui livrer autrement qu’en passant par la case « baiser » ? Les femmes se confiaient souvent au sujet de leurs amants, peut-être était-ce le cas avec le disparu de 1797, que Jérôme, d’instinct, avait très envie de relier aux lys. »


P 81
« En tête à tête avec le crime
Tandis que les femmes se détournaient et que les hommes fixaient le cadavre d’un air étrangement détaché, Jérôme posa un genou à terre et observa le cou privé de son chef au niveau de la glotte. Aucune veine, aucun muscle, pas le plus petit vaisseau ou tendon n’étaient écrasés. A peine quelques fluides. De la belle besogne exécutée au sabre. Au vu du corps exsangue, il était clair que la dépouille avait reçu quelques soins post mortem.
Jérôme avait passé suffisamment de temps sur les champs de bataille, et aussi avec son ami Larrey, pour parvenir à cette conclusion. Il glissa deux doigts sous le sarrau noir : la clavicule était tiède. Il remarqua des traces brunes aux poignets, traces se retrouvant aux chevilles. De toute évidence, Leloup avait été ligoté avant d’être exécuté. Où était la tête ? Comment le corps était-il arrivé sur la terrasse ? Cet assassinat avait-il un lien avec sa mission ? »
Edition : Palémon
Genre : Roman historique
Publié en 2019
RENCONTRE avec l’auteure … Quelques questions pour tenter de découvrir qui se cache derrière le livre !!
Interview à retrouver dans la chronique « Échec à la Reine » du même auteure.
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