On meurt aussi au paradis … Françoise Saint-Chabaud

Un dépaysement total sous le soleil de Papeete !! 

Une plongée dans le monde bien fermé de la perliculture

Tout commence par un cambriolage puis la disparition de Vailhère, la jeune vendeuse d’Heimata Lespages, perlicultrice et créatrice de bijoux.

Une enquête s’amorce avec l’aide de Tamatoa Walther un personnage bien singulier. 

Nous sommes alors embarqué  au coeur d’une machination … 

Un rythme, une mélopée diabolique qui tient en alerte et en haleine, une intrigue bien ficelée que l’auteure déroule avec dextérité ! 

Des descriptions précises, une écriture maitrisée et agréable !

Des personnages torturés ! 

Un polar efficace !


P 124 « Mais elle n’écoutait personne. 
C’était de sa faute. Elle ne savait pas travailler avec les autres. Elle n’avait jamais su. Ses créations l’avaient enfermée, année après année, dans une solitude méfiante qu’elle entretenait avec soin. Sa difficulté à collaborer avec le détective montrait à quel point elle avait du mal à sortir de son univers artistique. Seuls, Jim son associé et ami d’enfance, et récemment Giuseppe avaient réussi à gagner sa confiance. Elle s’était aussi attachée à Vailhere, qui remplaçait auprès d’elle ses enfants absents. Sa disparition la touchait particulièrement. Par associations d’idées, elle pensa à son carnet d’adresses dans lequel elle gardait jalousement tous ses contacts et une pensée dérangeante lui traversa l’esprit. Et si rien n’était dû au hasard, si la disparition de sa jeune vendeuse faisait partie d’un plan qui la visait ? Cette pensée lui glaça le sang. 
Qui alors tirait les ficelles de cette sombre comédie ? »

P 5 « Heimata Lespage venait juste d’éteindre la lumière lorsque le téléphone sonna. A tâtons, elle attrapa son smartphone qu’elle avait laissé sur la table de nuit et remarqua, étonnée, qu’aucun nom ne s’affichait sur l’écran. Elle hésita un instant, puis pensa à son fils qui étudiait à Montréal. Il oubliait souvent le décalage horaire qui existait entre les deux pays et l’appelait parfois en pleine nuit. Alors elle décrocha. 

A l’autre bout du fil, la voix n’était qu’un chuchotement quasi inaudible, pourtant elle la reconnut immédiatement. C’était la même que celle qui l’avait appelée à la boutique dans l’après-midi. 

Agacée, Heimata informa son interlocuteur qu’il s’était trompé de numéro, mais l’homme insista : 

  • Où est-elle ? Articula-t-il distinctement. 
  • Je vous ai déjà dit que je ne savais pas de qui vous parliez. 

Elle s’en voulu aussitôt. La voix semblait chargée d’angoisse et on n’était pas aux Etats-Unis où des déséquilibrés vous agressent par téléphone. A Tahiti, la vie n’est pas dangereuse et les jours coulent sereinement. »

P 186 « Tamatoa raccrocha brusquement avant même que Pierre Arnoux lui fournisse des explications. Il en avait trop entendu. L’allusion était claire. Le salaud revenait sur cette histoire de prétendu viol qui lui collait à la peau depuis plus de vingt ans. Qu’avaient-ils tous à le persécuter ? Un océan d’écoeurement l’envahit. Conscient qu’il ne pourrait pas travailler aujourd’hui, il retourna à sa voiture et prit la direction du centre-ville pour gagner la côte est. Il fallait qu’il se calme et il ne connaissait rien de mieux qu’un petit plongeon dans le lagon. La Pointe Vénus, avec son sable noir et ses roches de basalte, l’attirait depuis qu’il avait failli s’y noyer à neuf ans en imitant les adultes qui faisaient du surf entre les rochers. Dangereuse aussi quand, après une bringue bien arrosée, il finissait la nuit sur la plage à fumer du cannabis local. Le monde le prenait alors des formes surprenantes. Lui se sentait hors du temps et comme apaisé. Pourtant, le lendemain au réveil, il avait les yeux rouges et la bouche sèche. Des papillons noirs avaient envahi son cerveau et, souvent, il ne gardait que des souvenirs parcellaires de ses nuits agitées. »

Edition : S-Active

Publié en 2019

Genre : polar

Photographie de couverture : Pixabay

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