Tu ne dormiras plus … Eric Dupuis

Après avoir lu « Aussi noir que le charbo» et « Devoir de mémoire » je découvre avec plaisir le dernier de la trilogie « Tu ne dormiras plus » d’Eric Dupuis. 

A travers ce dernier opus on retrouve la construction du récit de « Devoir de mémoire » !! 

Un début déstabilisant où on a, à nouveau l’impression que l’enquête part dans tous les sens ! Il y est question d’un serial killer, de terrorisme, de faits politique, … mais où va t’on ? 

Quelle est cette enquête décousue et qui piétine ? 

Mais au fil des pages on comprend encore que l’auteur mêne la danse !! Bravo !!

Un roman où les règles du polar sont respectées, où l’enquête policière ne présente aucune incohérence !! Quel plaisir !!! 

Un polar qui dénonce aussi avec pragmatisme  la force mais aussi les failles de la police ! Une analyse « froide », réaliste et vraie servie par des personnages forts et pour certains glaçants

Et toujours cette écriture efficace et ciblée … 

Une intrigue palpitante et un dénouement riche en surprise !! 

Encore un très beau moment de polar !! Bravo !!

P 114 « Pavillon sous surveillance. 23 décembre. 23h45
Agnès sursauta soudain en se redressant brusquement sur son lit. S’agissait-il d’un énième cauchemar ou venait-elle réellement d’entendre un bruit suspect dans la cuisine ? Depuis l’incarcération d’Iwan, la réduction du nombre de policiers chargés de sa sécurité avait fondu comme neige au soleil, accentuant sa peur de voir débarquer François-Xavier de Montjarrieux. Avec le rythme effréné de ses journées à l’hôpital, en supplément de ses nuits blanches, l’infirmière se sentait amorphe et avait conscience que son corps risquait de la lâcher à tout moment. Elle déverrouilla la porte de sa chambre et se risqua à sortir la tête dans le couloir. La noirceur des lieux ne l’aidait pas à déceler le moindre mouvement mais elle préférait laisser la lumière éteinte pour ne pas réveiller Bérengère. Inutile de l’affoler outre mesure, la gamine était assez perturbée avec les tensions actuelles. Elle tendit l’oreille … »

P 10 « Quelques explications et Kaczmarek rejoignit le lieutenant dans son véhicule. Bordas venait à peine de démarrer qu’elle annonçait déjà la couleur. 

  • Un homme d’une trentaine d’années décédé dans son véhicule, étranglée avec sa ceinture de sécurité. La Scientifique nous attend rue Pasteur à Sally-Labourse. 

A peine dix minutes de trajet et le légiste accueillait les deux enquêteurs sur la scène de crime. 

– Bonsoir lieutenant … J’au du nouveau depuis notre conversation téléphonique. Tout d’abord, selon la température du foie, au regard des conditions atmosphériques de cette nuit, je suis en mesure de vous affirmer que les faits se sont déroulés il y a environ deux heures, entre 22 et 23 heures. D’autre part, deux éléments nous laissent entrevoir que le meurtrier a agi avec une violence inouïe. Son acharnement à vouloir étrangler sa victime avec la ceinture de sécurité est matérialisé par le nombre de brûlures occasionnées au niveau du cou. »

P 123 « La genèse. 1999. L’humiliation. 

  • Dégage de là, putois !
  • L‘enfant savait que les élèves de sa classe, voire de l’école, avaient raison. Même lui ne supportait plus sa propre odeur pestilentielle. Mais que pouvait-il faire pour l’éviter ? Le matin, impossible d’accéder à la salle de bains car les membres de sa famille l’occupaient et le soir, pour éviter que sa présence irrite son frère et sa soeur, on l’enfermait dans son cachot. Sa toilette se résumait en règle générale par un unique bain le dimanche soir, une fois que tout le monde s’y était plongé. Seul moment du changement toléré de ses vêtements. La semaine représentait un long chemin de croix pour lui, obligé de vivre dans les mêmes pantalons souillés par ses incontinences qui ne faisaient qu’aggraver ses problèmes d’effluves corporels. »

P 136 « Tout d’abord celle du philosophe Yuval Noah Harari. Dans Le Théâtre de la terreur, il avait comparé le terrorisme à une mouche qui souhaitait détruire un magasin de porcelaine. Ne pouvant réaliser son acte elle-même, elle s’était arrangée pour trouver un éléphant, pénétrer dans son oreille et bourdonner jusqu’à ce qu’il devienne fou de peur et si enragé qu’il finisse par saccager toute la boutique. Exemple même de la mouche Al-Qaeda qui avait poussé l’éléphant américain à détruire le Moyen-Orient … L’Etat islamique, n’ayant pas les moyens matériels ni logistiques d’entrer en guerre contre les nations, agissait donc de cette manière pour semer le trouble, terroriser les peuples en espérant qu’au final tout le monde s’entre-déchire. Il n’y a plus qu’à compter les pertes en augmentant les rangs avec des recrues du monde entier, loups solitaires ou cellules, voire réseaux issus de ses ramifications. 

– Comment l’islam radical attire autant de brebis égarées ? C’est la question que s’est posée Augustin d’Humières, professeur de latin-grec dans une banlieue parisienne. »

Edition : Ravet Anceau, Polar en Nord

Genre : Polar

Publié en 2019

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