Un récit troublant ! Le combat d’une femme, pour avant tout le bonheur et le bien – être de ces enfants !
Au départ, une vie de famille presque tranquille, puis la séparation et là tout bascule !!
C’est aussi un combat personnel, le combat d’une femme blessée, meurtrie, humiliée et souvent incomprise !! Une femme qui doute et recherche trop souvent l’approbation des autres !!
Un combat contre l’administration et la justice ! Une justice lente, des procédures lourdes, des organismes nombreux mais pas toujours en lien !! Un cri de désespoir qui malheureusement a du mal à résonner !! Un combat de tous les jours où il faut être la plus forte et se relever à chaque fois pour les enfants!
Mais Je n’ai pas vraiment réussit à « m’ancrer » dans le récit du premier livre « Mes fils, ma bataille » !
Un récit fait de colère (qui est bien sûre compréhensif ) mais qui a aussi parasité le récit. Une écriture fébrile et un letmotiv incessant « je suis une bonne personne » ! Un leitmotiv que cette femme doit surtout accepter au delà de cette histoire, c’est elle qui doit en être persuadée !! Nous nous en sommes persuadés !!
Dommage aussi de ne pas avoir donner des prénoms aux personnages, même fictifs qui aurait permis une meilleure vision du récit !
Mais à travers ces deux livres il y a une belle progression ! La colère s’estompe, le lâcher prise arrive en douceur, la confiance reprend le dessus et le récit en devient alors plus fort !! On comprend que le combat est compliqué mais que cette femme, l’autrice progresse et grandit à travers ces écrits et son parcours !!
L’écriture se fait plus sûre et moins « superficiel » on rentre au coeur des choses et on ressent l’espoir, même si le chemin risque d’être encore long !!
Un récit qui résonne encore la dernière page tournée …
Un combat qui peut aider et soulager de nombreuses femmes !
Bravo pour ce beau parcours !

« J’eus quand même beaucoup de mal à encaisser ce qu’on m’avait dit la veille, je me réveillais le matin assez mal, mal à la tête, épuisée, je me sentais dépressive, j’en avais marre, mes émotions étaient des montagnes russes. Un jour, j’étais au top, le lendemain, c’était descente aux enfers et cela faisait presque six mois que je me battais avec moi-même pour ne pas sombrer. Je pensais même à lui, plus de la même manière mais j’y pensais quand même. J’étais en boucle sur le fait que j’avais vécu dans un mensonge pendant quelques temps et j’avais énormément de mal à avaler la pilule. »
« La seule ombre au tableau fut le mail que je reçus. Une personne d’une association m’avait contactée suite à la demande de mon ex, afin d’entamer une médiation familiale. C’était une blague, à peine un mois avant le jugement, quel était l’intérêt ? La voila la raison de son changement, il y avait bien quelque chose qui se tramait, il avait décidé de retourner sa veste et de devenir une bonne personne qui voulait trouver un terrain d’entente. Cela me mettait hors de moi, car c’était avant qu’il aurait dû réagir, avant de faire n’importe quoi. »

« je continuais mon marathon pour faire bouger tout le monde, et cette fois, je rencontrai l’assistante sociale, par le biais de la maison des solidarités de ma ville. Mais je fus un peu déçue, car elle ne m’apprit pas grand-chose. J’avais déjà fait toutes les démarches qu’il fallait, je devais juste attendre, plus facile à dire qu’à faire. J’avais l’impression que l’on me disait tout le temps la même chose : attendre. Le monde dans lequel on vit n’était pas très pressé apparemment, et les démarches administratives étaient toujours très lentes. » … « L’assistante sociale savait très bien que le problème de mes enfants ne venait pas de leur éducation, mais que c’était plus profond. »
« Je rencontrai de nouveau l’enquêtrice sociale qui venait cette fois-ci pour I. Il était plus âgé, et lui, il pouvait parler. A peine arrivée, je la sentis différente de la fois précédente. Elle m’expliqua que les enfants devaient être vus aussi avec leur père, et que si les enfants se comportaient ainsi, avec de tels propos, c’était pour me rassurer et me protéger. En effet, j’étais stressée et angoissée et ils ressentaient tout, de vraies éponges. »
P 178 « En allant chercher T à la garderie, j’appris par les personnes du service que l’assistante sociale avait appelé pour avoir des informations sur le comportement du petit dans ce milieu. Elles avaient transmis un rapport sur ses réactions envers les hommes; il avait beaucoup de mal, et dès qu’un homme s’approchait de lui, il se mettait en retrait. »
P 207 « Je continuais toujours mon suivi psychologique, car je devais impérativement me réparer. Lors d’une consultation, elle sentit que j’avais beaucoup de colère en moi, elle me fit comprendre que tout ce que j’avançais sur mes enfant était bien réel, que j’étais loin d’être folle comme on voulait me le faire croire, mais que je devais juste voir les choses sous un autre angle. Toute cette histoire n’était pas audible pour la justice. Je devais sortir de ce cercle vicieux et nocif et arrêter de penser que j’avais perdu contre mon ex, ce n’était pas un jeu. »
Les Editions Sydney Laurent
Genre : Récit Témoignage
Publié en 2019
Rencontre et entretien avec l’autrice Ketty Le Traou au salon du livre de Mesnil Esnard le dimanche 8 mars 2020 (voir onglet NEW du site).
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