« Ravage » est LE roman de la littérature classique qui a marqué mes premières années de jeune lectrice. Du haut de mes 12 ans, j’ai été fascinée par ce roman et il est resté ancrer dans ma mémoire après toutes ces années.
Puis quelques décennies plus tard je découvre «Le voyageur imprudent » où je retrouve à nouveau le plaisir et la fascination.
René Barjavel, l’auteur, y titille nos fantasmes, nos peurs, … il
décortique à travers ces deux romans la psychologie humaine, ses envies de toute puissance, …
Il aborde aussi, dans « le voyageur imprudent » un sujet qui fascine et a fasciné tant de savants, « LE voyage spatio-temporel !»
Et ce passage étonnant faisant incontestablement penser au film « La mouche » de David Cronenberg … (p 99)
Y aurait il derrière ces allures de science fiction, une anticipation glaçante de notre future !! Brrr !!
Puis cette question. L’homme aurait il ou non un impact sur le déroulement de l’histoire ?
« Le voyageur imprudent » et « Ravage » ces deux romans, devenus des classiques de la science fiction sont à faire découvrir absolument à nos jeunes lecteurs !!
…
Malgré quelques passages un brin misogyne !!
« Déjà, de notre temps, la tête était bien la partie de leur corps dont les femmes avaient le moins besoin pour vivre. »

« Qu’est ce que le présent dans notre petit univers? Pendant que je pense la phrase que je vais vous dire, elle fait partie de l’avenir. A mesure que je la prononce, elle tombe dans le passé. Le présent, est-ce le moment où je déguste cette merveilleuse liqueur ? Non! Tant qu’elle n’a pas atteint mes lèvres, c’est l’avenir. Quand la sensation de son goût, de sa chaleur, qui m’emplit la bouche, quand ce plaisir atteint mon cerveau, il a déjà quitté mon palais. C’est le passé. L’avenir sombre dans le passé dès qu’il a cessé d’être futur. Le présent n’existe pas. Vouloir l’éterniser, c’était éterniser le néant. » …
« Vous êtes resté coincé entre le présent et le futur ! En somme, vous étiez au conditionnel ! »
P 99 « C’est ce qui lui fait interrompre son geste. Les mouches volaient à travers son corps. Il les voyait sortir, isolés, ou par bandes, de ses cuisses, de son ventre, des paumes de ses mains. Elles grouillaient à l’endroit de ses tripes, et ronflaient entre ses oreilles.
Il lui fallait absolument s’éloigner de ce lieu infesté d’insectes, avant de reprendre son état présent. Sinon il allait se trouver truffé de bestioles enkystées dans sa chair et ses os, charriées par son sang. C’était la mort à brève échéance, par empoissonnement ou embolie, ou la mort subite si quelque charogne velue se trouvait enrobée dans la tendre matière du cervelet ou d’un nerf essentiel.
Résumé :
» Le lendemain, il avança d’un siècle de plus. Puis de deux, de trois, de cinq. Ce qu’il vit et rapporta à l’infirme leur parut tellement effrayant qu’ils décidèrent, d’un commun accord, de faire en avant un bond gigantesque pour être immédiatement fixés sur le sort de leurs lointains petits-enfants.
En effet, si l’électricité avait disparu, et la civilisation de la machine trouvé son terme, une force nouvelle était née ; l’humanité, qui avait appris à l’utiliser, subissait une telle évolution dont l’esprit des deux hommes n’osait prévoir l’aboutissement. Quand Saint-Menoux, ce jour là, appuya sur le bouton de départ…
« Hélas, l’histoire de notre temps nous le montre, toute invention peut être utilisée plus facilement au malheur des hommes qu’à leur bonheur. »
«D’autre part, nous autres savants ne devons pas montrer trop de sensiblerie. Qu’est-ce que la mort de quelques milliers d’hommes, quand on travaille au bonheur de l’humanité entière ? »
Edition Denöel 1958
Genre : Science fiction
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