Les battements d’elles … Annie Pétrel-Mathieu

Que dire de plus après « La mémoire en pointillés », « La fille aux parapluies » et  «L’atelier des petites robes noires » du même auteure ! 

Dire simplement, qu’à nouveau, la magie a opéré !  D’ailleurs comment rester insensible à la douce mélodie des mots que l’auteure nous offre avec gourmandise !! On ne peut que se délecter de cette musicalité avec ces mots … qui parlent, qui rebondissent, virevoltent, se posent, se  redessinent, …

Un roman tel un murmure !! Une écriture telle un enchantement ! 

Des passions au bord des lèvres, des sensations  au goût de fleurs, de papillons, de tulles …

Des personnages hauts en couleurs à la fois tendres et passionnés 

Un clin d’oeil à Van GOGH, Emma Livry, …

Encore une fois je m’extirpe de ma bulle avec délectation !! 

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P 131 « Mes pensées se diluent, s’égarent, se perdent un instant. Et, peu à peu, une à une, les choses reprennent vie, corps, d’autres mots se recomposent. Puis soudain, dans une temporalité effrénée, accélérée, des images défilent, fulgurantes. Mises bout à bout, elles se succèdent, remontent le temps comme on rembobine un film. Des arrêts sur image. Des changements de focale, des plans serrés, des raccords. Viennent ensuite les hors champs … et ce que l’étendue de mon imagination et de ses silences en fait. Douloureux court-métrage.

Dans cette nuit américaine, éclairée d’étranges étoiles filantes, la lumière pourtant se fait. Changement d’acteurs. C’est un nouveau scénario qui se joue. »

P 28 « Elle s’est rendue chez monsieur Papillon. De chez moi j’aperçois une des fenêtres de son appartement. Monsieur Papillon est professeur de piano. Comment pouvait-il en être autrement ? Les lettres qui composent son nom, si on les secoue, si on les mélange, si on ôte ses deux « l », papillon privé de ses ailes , redessinent un autre mot. PApIllON, PIANO. Les lettres d’un instrument intimement, étroitement, subtilement mêlées à son nom. Une passion musicale écrite en filigrane. »

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P 71 « Sido, devançant ma question, me dit :

  • On l’appelle « Night sky petunia », c’est une fleur qui semble couverte d’étoiles. Une véritable constellation !

Une fleur mauve ponctuée de violet profond et parsemée de blanc. Elle n’a cependant de nocturne que les petites étoiles qui semblent orner ses pétales.

C’est une résonance du cel étoilé de Van GOGH qui rejaillit sur le jardin de Sido. Lui fait écho. Un ciel démultiplié. 

Lui qui a revisité le ciel, peint ses enroulements, ses volutes, ses entrelacs.

Des spirales, des vibrations bleutées.

Les étoiles du ciel de Van GOGH deviennent aussi pâquerettes dans le jardin de Sido.

Un ciel de pelouse, un accord, ses pointillés. »

 

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P 99 « Je tente de reprendre mon souffle, les yeux rivés au plafond. La nuit s’étire. De guerre lasse, je me lève et m’approche de la fenêtre. Cette image terrible me poursuit éveillée. 

Alors la nuit se dilue, infusée. Une nuit étincelante qui ne brille plus de mon sommeil. 

Je creuse la nuit.

La nuit et ses pigments. Noir de vgne, noir de Rome, air de fumée, noir d’ivoire.

Noir d’aniline. »

P 122 « Sur le chemin du retour, une larme, cachée comme un tableau derrière une armoire, remonte soudain. Elle emprunte son canal pour déboucher au bord de mes yeux. Elle tombe lourdement sur l’asphalte et ce faisant, se fragmente, se démultiplie.

Des molécules de chagrin coulent le long de la rue et se déversent dans le Vieux bassin. »

 

Edition : Les Editions A&H

Genre : Roman

Publié en 2019

 

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