Je ne suis pas une grande adepte des biographies, … mais j’ai néanmoins apprécié ce petit « recueil » (100 pages) délivrée, telle une « notice explicative », un « mode opératoire » comme une tentative pour décrypter Franz-Olivier Giesbert dit FOG!!
Une approche incisive !! Pas de complaisance, ni de jugement mais des FAITS !
On ressent une certaine admiration de l’auteur pour ce personnage atypique, complexe et ambivalent !
Une biographie pleine d’insolence !!
P 39 « Lorsque ses mots deviennent très durs après avoir été élogieux, on peut de nouveau penser qu’il se plait à détruire ce qu’il a aimé. Mais son mépris, voire carrément sa haine sont-ils alors opportunistes, ou vont-ils tout bonnement à ceux qui l’ont sincèrement déçu d’une manière ou d’une autre, et qui donc le méritent ? »

p 21 « L’avenir de ce nouveau grand patron de presse semblait alors tout tracé. Il serait certainement le successeur de Jean Daniel, patron emblématique de l’Obs. Mais, à la surprise générale, Giesbert abandonne ce poste doré à l’automne 1988. Pire encore, il déserte pour passer à l’ennemi; il rallie le symbole hideux de la droite fascinante que représente à l’époque Le Figaro pour les intellectuels de gauche.
Beaucoup crieront à la trahison et l’accuseront d’avoir en fait cessé de cacher son jeu qui était, depuis longtemps, de soutenir le monde de la bourgeoisie et du capitalisme. On avait aussi évoqué à l’époque les critiques de Jean Daniel, qui considérait depuis quelques temps les choix éditoriaux de Giesbert comme parfois « racoleurs », voire « vulgaires ».
P 13 « Cette solitude à modelé ce caractère si particulier dont il fait toujours preuve aujourd’hui. Dès cette enfance secrète et douloureuse, il avait décidé de ne pas aimer son père, consciemment, délibérément. Et même, plus globalement, de haïr la notion de famille dans son sens large. Déjà, il était un ultra-solitaire, qui refusait de participer aux allégresses et enthousiasmes ordinaires. « Je n’ai jamais cru au Père Noel » a confié, bien plus tard, celui-ci qui a alors trouvé son vrai refuge dans la littérature et la polémique. Deux véritables passions qui lui ont toujours fait oublier le reste, tout le reste. Peut-être y compris l’amitié qu’il n’a semble-t-il jamais éprouvée pour qui que ce soit ou presque.
C’est sans doute pour cela que la devise, qui pourrait être « la provocation avant tout » marquera en fait toute sa carrière. »
P 33 « Dès cette époque, la question a été posée; ce journaliste de gauche devenu le patron d’un journal de droite pouvait-il être autre chose qu’un opportuniste sans scrupule ? Impossible de répondre, tant elle reste toujours d’actualité aujourd’hui.
On a présenté Giesbert comme un admirateur de la Gauche pendant les années Mitterrand, comme un chiraquien convaincu ensuite, avant qu’il devienne sarkozyste, puis enfin un défenseur de Hollande. Il s’est ainsi imposé à ses détracteurs comme le roi de la transgression politique. Beaucoup ne lui ont pas pardonné ces revirements, et au fil de ses changements de bord, l’ont classé comme le journaliste politique le plus vendu que la presse française ait jamais connu. »
Edition : Ovadia
Genre : Biographie
Publié en 2019
RENCONTRE avec l’auteur … Quelques questions pour tenter de découvrir qui se cache derrière le livre !!
Interview à découvrir dans « Le grand bateau » du même auteur !
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