Après «Echec à la reine », « La fumée du diable », « Confession d’un pot de miel » …(à retrouver sur le site) et « Abeilles, crimes et champagne »
L’auteure nous plonge dans une nouvelle enquête d’Audrey Astier, cette jeune apicultrice et auxiliaire civile de justice !
En quelques jours cette enquêtrice hors paire clôture ce nouveau mystère.
Qui a bien pu dérober le dessin et le collier aux Nymphéas, lors du vernissage de l’exposition « Magie d’un peintre » ?
Un polar rondement mené où se mêlent histoire, histoire de l’art et apiculture !
On y croise Himmler, Gudrun Himmler, Hitler, … le Vatican !!
Une intrigue où les connexions, le chemin nous mènent également sur les traces de Claude Monet et cette première disparition en 1909 du dessin du collier au Nymphéas !
Un passé qui resurgit et se mêle au présent !
Des détails, des indices, où je me suis, par moment un peu perdue … mais un roman riche et étonnant !
Surprise aussi par le père Larcher, personnage fort de ce roman … avec ses révélations très inattendues en fin d’histoire ! Une envie d’en savoir en petit peu plus sur cette étrange révélation !
Un petit clin d’oeil à Michel de Deker, qui a également préfacé ce roman. (p 57)
Une écriture agréable et efficace sur un rythme « frelonnant » !
Encore un beau polar où le lecteur est « invité » … à réfléchir !!
P 11 « Giverny, 8 avril 1909
Un hiver particulièrement froid qui a joué les prolongations jusqu’en mars, il fait à présent chaud. Dans le jardins, iris, pivoines, pensées, jonquilles, tulipes, pavots sur fond de lilas et clématites commencent à foisonner dans un camaïeu rose.
Assis près de la baie vitrée, Monet, jambes croisées, attend que ses invités soient servis en thé et en cake au citron pour dévoiler la surprise recouverte d’un drap mauve foncé. Face à lui, Alice, son épouse, Clémenceau et Otto Rosen, journaliste Rhénan. Pour faire durer le suspense, il croque allégrement une part de cake que Germaine, sa cuisinière, réussit comme personne. »
P 13 « Le dessin encadré est de petite taille, une gageure pour Monet qui aime surtout peindre en grand format et en plein air. D’environ quarante sur quarante centimètre, le sujet n’est pas ce cou très blanc, long et effilé, sans visage ni début de bras. Le motif, selon le mot du peintre, est un collier, l’un de ces ras-de-cou en vogue. Il se compose de neuf nénuphars fuchsia à coeur jaune. Sur le côté droit, en bas, une signature un peu tremblante et une date; « Claude Monet 1909 ».
… « – Ce collier est pour ma femme. J’éprouve depuis longtemps maintenant de tendres sentiments pour elle. Ce sera le symbole de notre amour et aussi de notre passion commune pour les fleurs et les jardins. »
P 22 « Mercredi 13 juillet
Tel un peintre reculant pour juger l’effet de sa dernière touche, Audrey admira sa parcelle d’un bleu intense s’étendant jusqu’au bois de la Panonie bordant ses terres. Au loin, sous les branches des chênes noirs et des châtaigniers, ses cinquante ruches dont les pensionnaires s’activaient avec ardeur dans chaque coeur de bleuet, riche en pollen et en nectar. Elle avait déjà récolté ses premiers miels de cette variété tardive appelée barbeau par les anciens. Un miel jaune, léger, aromatique et épicé avec une étonnante note de barbe à papa ! Il faisait fureur sur les marchés locaux, tout comme celui, blanc et odorant, de lavande, produit par son ami et collègue Béziat.
– Ah, si seulement ces saletés de frelons asiatiques n’existaient pa ! Soupira-t-elle en s’approchant de ses ruches assaillies. »
p: 57 « Larcher remercia chaleureusement l’intervenant qu’il présenta à Audrey :
– Je vous présente monsieur Michel de Decker, fameux historien et biographe, entre autres de Monet que, bien entendu, vous connaissez ?
– Qui ne le connaît pas ? Répondit malicieusement la jeune femme sur la main de laquelle l’historien se pencha fort galamment.
Une fois les présentations faîtes et quelques politesses échangées, l’homme s’éloigna. Audrey s’exclama :
– La vache, si on m’avait dit que je rencontrerais une célébrité ce soir …
– C’est un voisin ou presque. Il habite à une dizaine de kilomètres. »
p 107 « – Otto, qui souhaitait grimper dans la hiérarchie nazie, a reçu un jour Himmler. Ma mère était là en qualité de maîtresse de maison. Cela ne choquait personne, Hitler avait lui-même eu une liaison avec sa nièce, qui prit fin avec le suicide de la malheureuse …
Lebel secoua la main dans une moue.
– Certains, dont un journaliste notamment, ont à l’époque soulevé l’hypothèse du meurtre par jalousie …
– On l’a dit en effet, mais ma mère a pu discuter avec une secrétaire d’Hitler et celle-ci lui a affirmé qu’il s’agissait bien d’un suicide, « Geli », le diminutif d’Angela, aurait trouvé une déclaration amoureuse d’Eva Braun dans une poche du manteau d’Hitler.
– Si on en revenait au dessin … plaida Audrey. »
P 181 « Ney serra la main du propriétaire, un quinquagénaire replet à la barbichette blanche assortie à sa couronne de cheveux.
– Mon auxiliaire civile de justice, Audrey Astier … Jean-Laurent Blondel …
Blondel s’inclina vaguement, un peu engoncé dans son costume marron, puis entra dans le vif du sujet.
– Un type est venu me proposer le dessin du collier aux nymphéas hier soir sur le coup de dix-huit heures trente, j’allais fermer …
– Vous pourriez le reconnaître ?
– Comme ça, non, mais au milieu de cinq ou six autres, oui, sans doute. »
Palémon Editions
Genre : polar
Publié en 2019
Photo de couverture : Vérone Lix’elle
RENCONTRE avec l’auteure … Quelques questions pour tenter de découvrir qui se cache derrière le livre !!
Interview à retrouver dans la chronique « Échec à la Reine » du même auteure.
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