Un plaisir de retrouver le bel univers de Christel Lacroix et de plonger à nouveau dans son monde, « féerique », humaniste et philosophique.
Cette fois elle nous embarque pour un voyage au cœur de l’Atlantide, entre fantasme, légende, mythe ou … réalité …
Et, ce roman. Est-ce un conte … une fresque … une prophétie ?
C’est en tout cas une réflexion, un questionnement sur notre vie « trépidante » !
La science et la technologie ne vont- elles pas finir par « engloutir » notre monde ?
L’homme moderne est-il capable de retrouver son « moi profond » ?
Autant de questions qui resteront, peut être sans véritable réponse !!
Un beau message … une prose enivrante et poétique … un rythme cadencé
Un voyage fascinant entre passé et présent, même si quelques longueurs en fin de récit, avec des passages un peu « fleur bleue » !
Mais c’est aussi une grande histoire d’amour … donc …
Un roman qui se doit d’être médité la dernière page tournée !
Et si Platon disait vrai ??

Cette phrase du grand explorateur prend ici toute son ampleur et c’est en humant les embruns d’une ville qui peu à peu se livre à son envie de la découvrir qu’elle
entame une promenade sur les quais et dans le parc les bordant, sans but ni envie d’en trouver un. Bohème et libre, elle commence enfin à entendre respirer la ville.
Elle se sent bien au soleil printanier, elle se sent bien à ne plus être pressée, peut-être est-ce un cadeau de bienvenue de Tante « Rose ».«
p 42 « Il en ressort que l’orichalque serait un alliage d’or et de cuivre dont les taux de carbone et de sulfure inhabituels lui donneraient cette couleur particulière. Il est possible
que l’activité volcanique sur l’Atlantide dont parle Platon ait permis à des dépôts d’or et de cuivre de fusionner pour donner naissance à une nouvelle matière.
Manoline s’est assise dans un fauteuil du petit salon jouxtant sa chambre et invite Victor à partager un verre. Le pendentif posé sur la petite table entre leurs deux fauteuils
semble les écouter parler.
Dans cette nuit étrange, il s’agit de leur ultime lien. Un lien en un métal rare, un lien venu d’un autre âge …
– Que disait Platon sur l’Atlantide ? Si je me souviens bien de mes lectures anciennes sur le sujet, il aborde la cité engloutie dans son oeuvre Le Timée et le Critias, c’est bien ça ? »
p 51 « Manoline a rejoint le stress parisien, la grisaille des petits matins, les gens tristes sur peuplant les métros, la course éternelle vers un but indécis, tous ces êtres humains
qui courent comme pour dépasser le temps ou gagner le droit d’en économiser quelques instants. En les regardant, son esprit s’embrouille et ses idées lui donnent la nausée ; sont-ils
animés par le désir ou bien par la peur ?
Elle n’en sait rien et elle aimerait bien deviner ce qu’ils feront ce soir de ces quelques petites parcelles de temps économisées. Vont-ils les offrir à quelqu’un ou se coucher un peu plus tard que d’habitude pour
écourter leur nuit d’insomnie et y broyer moins de noir ? »

assise en face le regard vide délavé et triste, elle ignorera le dandy aux chaussures italiennes cirées de frais qui essaie de mettre à jour ses grilles tarifaires sur son ordinateur sans se rendre compte que le soleil
brille et que c’est l’été. Elle n’admirera pas avec tendresse le couple d’amoureux qui s’embrasse langoureusement depuis tant de temps, ni la dame stressée assise juste à côté et qui ne cesse de fumer pour se donner
une contenance. Elle ne verra même pas la mouette qui vient de se poser sur la statue de marbre qui la fixe dans sa nudité de pierre. »
p 235 « Elle s’offre à lui distillant la douceur de sa peau à la tendresse de celui qui dessine les courbes de son corps. Il la dévore du regard et l’abreuve de caresses, son sang et le sien ne doivent plus faire qu’un ou bien est-ce leurs
destinées qui viennent de se fondre l’une dans l’autre … Il a besoin de la sentir tout entière contre lui. Elle s’allonge, se cambre de désir et exulte de bonheur à chaque mot d’amour qu’il crée pour elle.
Ils accompagnent leurs mouvements comme la chanson berce doucement la danse. Les respirations se font plus rapides, les corps s’envahissent. Ils ferment tous les deux les yeux, comme désemparés. Seuls leurs baisers leur permettent
de rester éveillés. »
Edition Au Pays Rêvé
Genre : Roman
Publié en 2018
RENCONTRE avec l’auteure … Quelques questions pour tenter de découvrir qui se cache derrière le livre !!
Entretien A découvrir dans Climat sur mesure… Au soleil du septième sous-sol du même auteure !
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