La vengeance du Cercle … Bruno Amato

Un début de récit presque calme … on avance en plein mystère.
Puis le rythme monte crescendo pour nous plonger dans une intrigue palpitante où les pièces du puzzle
s’imbriquent judicieusement !!
Une écriture posée et précise qui nous transporte dans ce polar pragmatique et « finement » percutant ou les faits sont exposés avec un regard presque journalistique !!
Une « déambulation » sanglante dans les rues de Rouen et ses environs sur fond de trahisons, chantages, trafics, corruption !
on y croise Spinoza, Newton, Locke... des grands noms de la philosophie, des personnages très énigmatiques !

J’ai été moins emportée que « La morgue dans l’âme » du même auteur mais néanmoins un beau polar « techniquement » précis !!

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p 11 « Ligoté depuis la veille, Jérôme ne sent plus ses membres. Enlevé par surprise alors qu’il rentrait chez lui, il n’a rien pu faire pour empêcher les deux hommes cachés dans le garage de l’immobiliser,
l’aveugler d’une cagoule, puis le forcer à mettre les mains dans le dos. » …
« Le silence qui suit est pesant. Il prend l’arme des mains de son collègue, la pointe en direction de Jérôme dont le visage décomposé, transi de peur, ne l’amène même pas à douter. Il tire,
juste entre les deux yeux qui le supplient d’arrêter. La tête part en arrière, le corps tombe au sol. »

p 35 « Lucan est de mauvaise humeur, sa nouvelle affectation est tombée. Il n’aura pas la mer pour bercer sa mélancolie et devra faire appel à ses souvenirs pour la peindre. Rouen résonne encore, il se
demande comment il va pouvoir supporter une vie sans entendre le bruit des vagues, sans sentir les embruns. Une affaire l’attend, dans quelques heures. Il a déjà une petite idée, les journaux,
les radios et les télévisions reprennent le meurtre en boucle. »

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p 120 « Elles n’ont pas le temps de réagir et se retrouvent assises sur une chaise.
Elles n’osent bouger. Dans le noir, l’homme enroule du scotch autour des mains de Barbara, puis, à l’aide d’une corde la ligote à la chaise. Il fait de même avec …. Le silence règne dans la pièce, elles n’entendent que les bruits de pas.
Le silence renforce la solennité du moment et décuple l’angoisse. Désormais les deux femmes sont face à face, à un mètre l’une de l’autre. …
Une porte claque. Des bruits de pas se font entendre. Chaque pas résonnent davantage. La personne qui vient d’entrer s’est arrêtée à quelques mètres. »

p 45 « Au siège du Cercle, Le Boss a parcouru en long, en large et en travers le bureau qui abrite ses milliers de volumes. C’est eux qui lui ont permis de tenir le coup tout au long de sa vie. Sans la littérature,
sans la philosophie, il serait mort depuis longtemps. D’un œil averti, il a balayé les auteurs rangés par ordre alphabétique. Chaque livre est un souvenir, une escapade, un moment de bonheur furtif.
A chaque fois qu’il a refermé un recueil, un roman, un essai, il s’est laissé rattraper par le quotidien. Arrivé au terme de sa vie, il devrait être fier de transmettre un nom, un patrimoine, une histoire.
Mais il n’a rien de tout cela à léguer. Seulement des affaires louches. »

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p 174 « Matt s’apprête à compter jusqu’à quatre quand il entend le nom du traître. Instantanément Matt lui tire une balle qui le transperce en pleine tête, dans un bruit sourd. Le sang éclabousse les pierres.
Matt s’assure que l’homme est bien mort. Il sort son couteau et coupe la corde. Le corps tombe.
Il range le matériel, jette la corde dans le puits. Il quitte les lieux, plus déterminé que jamais à sauver le Boss et à s’occuper du loup dans la bergerie. »

p 98 « Il ouvre le carnet au hasard et tourne quelques pages. Il y a très peu de rendez-vous de notés, trop peu pour avoir une activité honnête. Lucan tombe sur le premier mercredi du mois de mars.
Il voit annoté en soirée, à vingt heures, un C majuscule entouré d’un cercle ; C
Il aperçoit le même signe le premier mercredi du mois d’avril, puis du mois de mai. Régulièrement Renaud Wallard déjeune avec « Locke et Newton ». Un peu plus loin, il voit un même déjeuner avec
« Spinoza », toujours dans le même restaurant Le Marmiton. Lucan hésite, puis photographie ses découvertes avec son téléphone. Il tient quelque chose, mais ne sait pas encore quoi. Les noms tournent
en boucle dans sa tête; Spinoza, Locke, Newton, il n’est pas toujours très philosophe, mais nul doute que ces noms résonnent comme tels. »

Edition : Charles Corlet

Genre : Polar

Publié en 2019

 

 

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