Une gentilhommière, où vit la famille Bourgeois de Chaville … la disparition d’Aliette, la fille cadette et nous voilà embarqués …
Hypnotisés par ce roman, qui distille « en douceur » une ambiance … une aura oppressante et angoissante …
L’Impression d’être enveloppé, happé par cette inquiétude et cette attente insoutenable !! Où est Aliette ? Que
lui est-il arrivé ??
Un roman tout en subtilité mais avec beaucoup de force !!
Des personnages forts et énigmatiques …
Un récit palpitant et haletant … avec une écriture fluide et précise …
Un « joli » moment de lecture … Un roman noir … un thriller … que j’ai dévoré en quelques heures … partagée entre connaitre l’épilogue
et rester au cœur de cette atmosphère …
p 287 « La mort tombe dans la vie comme une pierre dans un étang : d’abord, éclaboussures, affolement dans les buissons, battements d’ailes et fuites en tout sens.
Ensuite, grands cercles sur l’eau, de plus en plus larges. Enfin le calme à nouveau, mais pas du tout le même silence qu’auparavant, un silence, comment dire : assourdissant. »
Christian Bobin
p 7 La légende du Pont du Diable « Alors que les moines de Grellone et d’Aniane ne ménagent pas leurs efforts pour la construction du pont traversant l’Hérault
au débouché des gorges sur la plaine, on constata chaque matin en abordant les lieux que les travaux réalisés la veille sont systématiquement détruits.
Les deux congrégations monastiques comprennent très vite que leur projet subit des entreprises de sabotages nocturnes et en appellent à la protection de leur saint
patron Guilhem qui, un soir, décide de se rendre seul sur les lieux pour y interpeller les éventuels malfaiteurs. Après quelques heures, posté à attendre, Guilhem constate
que le diable déguisé dans un costume de bouc noir fracasse les travaux du pont. Guilhem l’interpelle alors :
– Satan, je t’ai reconnu dans ton ridicule apparat. Pourquoi dévastes-tu ainsi l’ouvrage de mes frères ? » Baron Taylor
p 33 « Mailis était oppressé, sa pensée se confondait entre le présent et le passé. » … « Un an déjà. Un an que sa fille avait disparu, corps et âme. On dit que le temps
adoucit les peines, mais il arrive parfois qu’au contraire, il l’accentue. Combien de fois avait-elle appelé l’unité de recherche qui s’occupait de sa disparition avec
le secret espoir d’obtenir ne serait-ce qu’un détail ou un témoin de la dernière heure ! Mais la réponse était toujours la même : « Rien … ». L’enquête suivait son cours. »
p 53 « Et pourtant, le temps passait, inexorablement. Plus d’un mois s’était écoulé depuis le dernier appel de William.
Si les journées se déroulaient dans un certain calme et un semblant de sérénité, les nuits, quant à elles, étaient parfois éprouvantes : danger, noyade, ravin, couteau, pistolet,
corde et même sang dans des endroits inconnus -avec des personnes qu’elle ne connaissait pas – envahissaient ses rêves.
Une petite voix venue du ciel lui disait qu’il fallait qu’elle cherche dans la bonne direction et qu’un jour, elle saurait la vérité. Ce rêve était récurrent. »
p 94 « La pluie retombant de plus belle martela fortement le pare-brise. La fatigue se fit de plus en plus pressante.
Il fut pris, tout à coup, par une sorte de torpeur d’ours en phase d’hibernation un soir de pleine lune.
Il jugea judicieux de faire un arrêt. Il prit la décision, un peu rapide, de bifurquer sur la droite, négociant très mal son virage.
A ce moment-là, il vit une silhouette sur le bord de la route. Il ferma un infime instant les yeux, il avait certainement eu une hallucination
et quand il les rouvrit il la vit se jeter devant sa voiture. C’était une très jeune femme, les cheveux longs, les bras tendus ! »
Edition : Esneval
Genre : Roman noir
Publié en 2018
Couverture : création peinture acrylique Arlette Lacheray
RENCONTRE avec l’auteure … Quelques questions pour tenter de découvrir qui se cache derrière le livre !!
Quel est votre premier écrit ? Votre premier texte ?
L’affaire des poisons d’une durée d’une heure. Ce fut mon premier écrit sous forme de pièce de théâtre : L’affaire des poisons est une série de scandales impliquant des empoisonnements survenus entre 1679 et 1682, sous le règne de Louis XIV, qui secouèrent Paris et la Cour. Pour la petite histoire, ce document m’a été volé. Dix ans après seulement, j’ai repris l’écriture.
Votre plus beau souvenir de jeune lectrice ?
Sans conteste : Le club des 5, une série de romans d’aventures pour enfants et jeunes adolescents écrite par Enid Blyton. J’en lisais un par jour. C’est mon plus beau souvenir de jeune lectrice, au point d’en oublier les histoires comme : La Belle au Bois dormant, Blanche neige ou Cendrillon.
Le livre qui vous a « déstabilisé » ? Et pourquoi ?
Un film OUI, un livre JAMAIS ou pas encore !
Ecrire, vous donne l’illusion de quoi ?
Je prends mon temps pour répondre à cette question, car elle est fondamentale. Dès lors que j’invente des personnages, je me mets dans leur peau, au point d’imaginer que je suis LE PERSONNAGE. L’impression donc de jouer plusieurs rôles, de vivre intensément les situations. Déformation inspirée de la méthode « Stanislavski ».
Quel est votre thématique, votre genre littéraire (polar, roman historique, …), ce qui vous inspire et pourquoi ?
Noir c’est noir. J’apprécie le genre : entre roman noir, le thriller…mais avec un peu de rose en apportant un peu de sentiments… Le pourquoi est difficile à répondre…
Pourquoi j’aime les polars, les histoires mystérieuses. ? Cela demande une introspection, j’avoue que je n’en sais rien. Pourquoi aimons-nous le blanc ou le noir, l’automne ou l’été ? Le cinéma ou le théâtre…Je pourrai l’expliquer, mais ce serait trop long…
Quel est votre relation aux livres ?
Viscérale, passionnelle, amicale, c’est un lien unique et indestructible, par exemple, je ne peux concevoir une maison sans livres … Je ne suis jamais aussi prolixe que lorsque je vis des drames, c’est le moment où j’ai mes meilleures inspirations…
Pour vous un livre « heureux » est un livre corné, annoté, souligné, déformés, … ou pas ?
C’est incontestablement un livre corné, annoté et déformé, mais surtout, c’est un livre qui passe dans plusieurs mains. C’est pourquoi, j’aime fréquenter les bibliothèques. J’ai connu une grande lectrice qui apposait des notes sur les livres qu’elle lisait. Parfois avec un humour décapant. J’ai trouvé l’idée intéressante… Pour autant, je ne l’applique pas.
Merci Katia d’avoir accepté de répondre à ses quelques questions.
Un excellent roman, comme tous les ouvrages écrits par Katia Verba ! De l’action, du suspens, des dialogues percutants et de l’humour ….
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