Les Amants de l’été 44 … Karine Lebert

Un roman d’amour … un roman historique … une épopée familiale

Au fil des pages … Un vrai plaisir de passer d’une époque à l’autre … 19442000 et de
suivre le déroulement d’une même histoire à travers deux personnages différents, liés par le sang …
L’une se raconte, l’autre est en quêtePhilippine et Gemma

On y découvre un pan de l’histoire, l’après-guerre et « l’occupation » américaine !! Les GI’s pas toujours respectueux et bienveillants !!
La famine … la misère dans les villages Normands. Une vie d’après guerre rude et faites de désillusions
Puis ces femmes normandes éprisent et mariées à des GI’s, les « war brides« . Trouveront elles le bonheur ?? Partiront elles en Amérique ??

Une écriture agréablejuste … et envoûtante … avec des personnages attachants, forts et « vivants » …
Un rythme rapide, enthousiasmant et un récit qui nous embarque dans une autre époque … où les secrets et les non dit sont tenaces !!

J’ai adoré me laisser bercer au rythme de ces deux femmes … de découvrir la Normandie à travers leurs regards …
un vrai bonheur teinté néanmoins de frustration en constatant que la suite serait dans le Tome 2 !!!
Un joli coup de cœur …

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p 12 « Des jeunes femmes passèrent devant eux avec des poussettes ; elles se dirigeaient vers les jeux d’enfants où elles s’installeraient sur des bancs pour discuter de
problèmes étrangers à l’univers de Gemma. Elle ne les enviait pas : comment pouvait-on se satisfaire d’être uniquement mère et épouse ?« 

p 64 « Nous sortons peu, repliées sur notre peine silencieuse. Je refuse de prêter attention aux règlements de comptes qui s’opèrent dans le village sinistré : les femmes tondues, les vengeances personnelles,
justifiées ou pas. Je me contente de parcourir le premier numéro du Pays d’Auge qui parait le 2 septembre : « Le capitaine de service de la sécurité anglaise interdit formellement que des sanctions soient prises contre les
femmes susceptibles d’avoir eu des complaisances envers les Allemands. Seules les autorités anglaises et la gendarmerie française ont qualité pour répression. » »

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p 225 « Décidément, la Normandie recelait des lieux d’exception ! Gemma ne s’attendait pas à découvrir un patrimoine aussi pittoresque en arrivant à Barfleur, lieu classé comme l’un des « plus beaux villages de France« . Face au petit port
de pêche, les maisons en granit s’alignaient. Tout en pestant pour trouver une place de stationnement, la jeune femme longea une église qui lui parut curieuse avec son clocher sans flèche.
A son sommet, flottait le drapeau normand. En sortant de sa voiture elle huma avec plaisir l’air marin puis se dirigea vers l’église Saint-Nicolas située tout au bout du village. On l’aurait presque cru fortifiée. »

p 95 « Mon père n’est pas saoul comme certains GI’s le croient, il est furieux et désespéré. Il a prononcé chevinguegomme. Pourtant, ni ma mère ni moi n’avons envie de rire. Nous sommes bouleversées.
J’ai appris qu’on a distribué aux GI’s un manuel dans lequel les Normands sont décrits comme « réservés et taciturnes ». Ils doivent penser que mon père a des origines méditerranéennes pour se montrer aussi expansif et même vindicatif ! »

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p 143 « Dans tout le pays, l’état de grâce qui a suivi la libération s’essouffle. Les Français ont faim et soif, l’économie est au point mort. Les gens manquent de tout : de blé, de beurre, de viande, de charbon, de vêtements …
J’ai lu dans Le Pays d’Auge le témoignage d’une Rouennaise disant qu’elle souffre davantage de la faim aujourd’hui que durant l’occupation. Il y a des manifestations et même des pillages à Marseille, à Paris et à Lyon.
A la campagne, la situation est moins pénible, surtout pour ceux, comme nous, auxquels les Américains apportent leur aide. Mais il y a quand même trop de différences entre les Normands et les Alliés.
Partout règnent un sentiment d’injustice et de la rancœur.
– Une seconde occupation nous prend en otage, déclare mon oncle Henri. »

p 197 « Je sais aussi par Ethan que des tracts ont été lancés sur la ligne de front proposant aux Allemands de capituler contre des soins. Est-ce juste ou pas ? Pas pour les Français ! Des mots affreux
m’arrivent aux oreilles : plus de mille prostituées, des truands, arme au poing. Un trafic sans fin. Une ville livrée à la racaille. Des rues chaudes. Du sang sur le trottoir … Je voudrais me boucher les oreilles et hurler que ce n’est pas vrai.
Hélas, je sais qu’il y a une part de vérité dans ces plaintes. Beaucoup de GI’s ont un comportement déplorable. Mais Ethan n’appartient pas à cette catégorie. »

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Phare de Gatteville

p 263 « Les autres war brides, curieuses, bavardent, frémissantes de vie et de questions, se rassemblent autour de moi comme si j’étais la gardienne de leur troupeau d’oies. En effet, ça caquette fort. Je suis cependant conquise par leur évident bonheur d’être là. J’espère bientôt leur ressembler. »

Edition : Presse de la cité collection Terres de France

Genre : Roman historique

Publié en 2018

RENCONTRE avec l’auteure … Quelques questions pour tenter de découvrir qui se cache derrière le livre !!

1- Quel est votre premier écrit ? votre premier texte ?

Dès que j’ai su écrire, j’ai commencé à rédiger de petits textes assortis de dessins. Alors, je pense que mon premier texte date du CP. Je ne me rappelle pas si c’est le premier mais je me souviens d’une rédaction : on héritait d’un parc d’attractions et il fallait dire ce que l’on en faisait. J’ai été la seule de la classe à le revendre pour acheter un chalet à la montagne. Toute la rédaction portait sur la vie dans le chalet, le parc d’attraction était oublié. Très influencée à l’époque par Heidi, je rêvais de vivre dans les cimes! J’ai eu une bonne note malgré tout. Mais on peut considérer que j’étais hors sujet!

Votre plus beau souvenir de jeune lectrice ?

Justement, peut-être Heidi parce que je m’identifiais complètement à elle, petite. D’autant plus que j’ai vu la série tirée du roman. Puis les Alice de la bibliothèque verte. D’ailleurs, je voulais être détective.

Le livre qui vous a « déstabilisé » ? et pourquoi ?

Déstabilisé n’est peut-être pas le mot mais je n’ai jamais réussi à lire « Ulysse » de Joyce, je m’y suis reprise à plusieurs fois, j’ai tenté de persévérer mais non, je n’arrive pas à entrer dans cet univers.

Écrire, vous donne l’illusion de quoi ?

De vivre une seconde vie, de vivre plus intensément, d’être dans une bulle de douceur aussi. De ne jamais m’ennuyer. C’est pareil pour la lecture.

Quel est votre thématique, votre genre littéraire (polar, roman historique, …), ce qui vous inspire et pourquoi ?

Tous les genres! Je suis passée du roman du terroir (Nina et ses soeurs) au roman historique (Les demoiselles de Beaune) en passant par le roman contemporain (Les saisons du mensonge) et le thriller qui vient de sortir (Les murmures du lac) Je refuse de me laisser enfermer dans un genre en particulier.

Question bonus !

Quel est votre relation aux livres ? Pour vous un livre « heureux » est un livre corné, annoté, souligné, déformés, … ou pas ?

Ah oui, sans aucun doute! Je ne prends pas forcément soin de mes livres, je les emmène partout, dans l’herbe, sur la plage… Il y a même des griffes de chats dessus et les morsures de ma chienne un jour qu’elle m’en a volé un pour jouer. Un livre doit être lu, relu, un livre doit vivre sa vie, et tant pis s’il est abîmé.

Merci Karine d’avoir accepté de répondre à ces quelques questions.

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