Au Revoir là-haut … Pierre Lemaitre

La guerre 14-18, Le dernier combat !!
Les ordres sont clairs … Récupérer aux mains des « Boches » la côte 113 !!
et là, tout bascule pour Albert et Edouard
Deux destins à jamais liés par ce même événement … des destins qui s’enlacents’entrechoquentse déchirent … tentent de s’ignorer mais feront front ensemble …

Un récit … une épopée … un périple où le temps semblent futile …
Un monde sans pitié … ou le désespoir est palpable.
Il faut organiser l’après guerre !! La démobilisation pour « les vivants » …
Puis tous ces morts à inhumer … toutes ces familles en attente de corps … le début d’un scandale sanitaire !!

Des personnages puissants, forts et pour certains excentriques
Un rythme intense et palpitant ...
Une écriture saisissantesubtilepoétique et crue

Parisla misère … une pensée pour « Les mystères de Paris » d’Eugéne Sue !! Une belle référence … Un livre sublime …
« Au Revoir là haut »Un chef d’oeuvreUn choc … Un roman écrit avec Talent … Un plaisir jubilatoire

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« ces croix Blanches dans ces grandes nécropoles … En mémoire … « 

« Il savait que la guerre n’était rien d’autre qu’une immense loterie à balles réelles dans laquelle survivre quatre ans tenait fondamentalement du miracle. »

p 50 « Pradelle est un homme vraiment inquiétant, personne ne peut l’encadrer. Il confirme l’adage selon lequel le véritable danger pour le militaire, ce n’est pas l’ennemi, mais la hiérarchie. »

p 90 « En le tenant contre lui, Albert se dit que pendant toute la guerre, comme tout le monde, Edouard n’a pensé qu’à survivre, et à présent que la guerre
est terminée et qu’il est vivant, voilà qu’il ne pense plus qu’à disparaître. Si même les survivants n’ont plus d’autre ambition que de mourir, quel gâchis…« 

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p 116 « Il n’y a pas si longtemps qu’on avait enfin permis à Edouard de se regarder dans une glace. Evidemment, pour les infirmières et les médecins qui avaient récupéré un blessé dont le visage n’était qu’une immense plaie de chairs sanglantes où ne subsistaient
plus que la luette, l’entrée d’une trachée et, à l’avant, une rangée de dents miraculeusement indemnes, … »

Elle avait les yeux bleus, bon, à vous, ça ne vous dit rien, mais pour Albert, ces yeux-là, c’était le gouffre, un précipice. Tenez, prenez sa bouche et mettez-vous un instant à sa place, à notre Albert. De cette bouche, il
avait reçu des baisers si chauds et tendres, qui lui soulevaient le ventre à exploser, il avait sentit sa salive couler en lui, il l’avait bue avec tant de passion, elle avait été capable de tels prodiges que Cécile n’était
pas seulement Cécile. C’était… Alors, du coup, elle pouvait soutenir que la guerre, on n’en ferait qu’une bouchée, Albert avait tellement rêvé d’être une bouchée pour Cécile …

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Ma petite dédicace …

« Tous ces dessins, une centaine, avaient été réalisés ici, sur le front, dans les tranchées,  » … » Un trait lancé à la va-vite devenait le profil harassé d’un jeune soldat, trois lignes et c’était un visage exténué aux yeux hagards, ça vous arrachait le ventre. Presque rien, à la volée, comme en passant, le moindre coup de crayon saisissait
l’essentiel, la peur et la misère, l’attente, le découragement, l’épuisement, ce carnet, on aurait dit le manifeste de la fatalité.
En le feuilletant, Albert en eut le cœur serré. parce que, dans tout cela, jamais un mort. Jamais un blessé. Pas un seul cadavre. Que des vivants. C’était plus terrible encore parce que toutes ces images hurlaient la même chose : ces hommes vont mourir.« 

« .. depuis qu’il était revenu d’entre les morts, il savait qu’une peur indéfinissable, vibrante, presque palpable, était peu à peu venue l’habiter. A quoi s’ajoutaient les effets dévastateurs de son ensevelissement. Quelque chose de lui était encore sous la terre,
son corps était remonté à la surface, mais une partie de son cerveau, prisonnière et terrifiée, était demeurée en dessous, emmurée. Cette expérience était marquée dans sa chair, dans ses gestes, dans ses regards. »

 

 

 

Janvier 2018 … Présentation de son dernier roman « Couleurs de l’incendie » à l’Armitière à Rouen … 

« Voilà comment ça finit, une guerre, mon pauvre Eugène, un immense dortoir de types épuisés qu’on n’est même pas foutu de renvoyer chez eux proprement. Personne pour vous dire un mot ou seulement vous serrer la main. Les journaux nous avaient
promis des arcs de triomphe, on nous entasse dans des salles ouvertes aux quatre vents. L’affectueux merci de la France reconnaissante
(j’ai lu ça dans le Matin, je te jure, mot par mot) s’ est transformé en tracasseries permanentes, on nous mégote 52 francs de pécule, on nous pleure les vêtements, la soupe et le café. On nous traite de voleurs.« 

p 419 « Le rapport entrait dans des considérations techniques particulièrement morbides, expliquant que, « ne disposant ni de connaissances anatomiques, ni de matériel adapté, le personnel en était réduit à fracasser les os du tranchant de la pelle ou d’un coup de
talon sur une pierre plate, parfois à la pioche ; que, même ainsi, il n’était pas rare qu’on ne puisse faire tenir les restes des hommes trop grands dans ces cercueils trop petits, qu’on y entassait alors ce qu’on pouvait et qu’on déversait les surplus dans un cercueil servant de poubelle,
qu’une fois plein on refermait avec la mention « soldat non identifié »... »

« Je te donne rendez-vous au ciel
où j’espère que Dieu nous réunira.
Au revoir là-haut, ma chère épouse… »

Derniers mots écrits par Jean Blanchard,
le 4 décembre 1914

Genre : Roman

Publié en 2013 Prix Goncourt

Couverture : Laurent Lufroy

 

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