Un roman … une épopée … une quête !! L‘Algérie, de 1930 à notre époque !! Trois générations impliquées !!
La montée du FLN …
La guerre … l’indépendance et … pour des milliers d’Algériens dont Ali, Yema et leurs enfants … 1962 le départ précipité pour la France !!
L’histoire d’Une famille … de trois générations … marquées … blessées .. meurtries … par l’exil !!
Naïma petite fille d’Ali , fille de Hamid veut comprendre !!
Quel est ce pays ? Son pays, l’Algérie qu’elle ne connait pas … qu’elle n’a jamais vu et dont personne ne veut lui parler !!
Pourquoi tant de mystères , tant de non dits !! Naïma va donc retracer son passé … faire revivre ses ancêtres et essayer de comprendre …
Un récit qui « prend aux tripes » … bouleversant de vérité … mais « conté » avec une certaine poésie …
Un livre de passion … brute !! Une page sombre de l’histoire !!
Une belle plume qui nous transporte avec ses personnages attachants et troublants …
Un roman fait de souffrances … de « déracinement » … d’indifférence … d’intolérance … d’intégration difficile et tumultueuse…
mais aussi un hymne à l’espoir … une « réconciliation » avec ses origines … et surtout, pour Naïma l’acceptation d’être soi-même … avec sa propre liberté de croire et de penser … et peut être, enfin, apprendre à se détacher du passé …
« – Personne ne t’a transmis l’Algérie. Qu’est-ce que tu croyais? Qu’un pays, ça passe dans le sang? que tu avais la langue kabyle enfouie quelque part dans tes chromosomes et qu’elle se réveillerait quand tu toucherais le sol?
Naïma éclate de rire : c’est exactement ce qu’elle avait espéré, sans oser jamais le formuler.
– Ce qu’on ne transmet pas, ça se perd, c’est tout. Tu viens d’ici mais ce n’est pas chez toi. »
Un roman à découvrir … pour peut être mieux comprendre …

p 60 « Choisir son camp n’est pas l’affaire d’un moment et d’une décision unique, précise. Peut-être, d’ailleurs, que l’on ne choisit jamais, ou bien moins que ce que l’on voudrait. Choisir son camp passe par beaucoup de petites choses,
des détails. On croit n’être pas en train de s’engager et pourtant, c’est ce qui arrive. Le langage joue une part importante. Les combattants du FLN par exemple, sont appelés tour à tour fellaghas et moudjahidines. Fellag, c’est le bandit de grand chemin, le coupeur de route,
l’arpenteur des mauvaises voies, le casseur de têtes. Moudjahid, en revanche, c’est le soldat de la guerre sainte. Appeler ces hommes des fellaghas, … c’est les présenter comme des nuisances et estimer naturel de se défendre contre eux. Les qualifier
de moudjahidines, c’est en faire des héros.«
p 87 « C’est ça une guerre d’indépendance : pour répondre à la violence d’une poignée de combattants de la liberté qui se sont généralement formés eux-mêmes, dans une cave, une grotte ou un bout de forêt, une armée de métier,
étincelante de canons en tous genres, s’en va écraser des civils qui partaient en promenade.«

p 131 « Le FLN promet que la souffrance peut s’arrêter si on chasse les Français » .Les Français promettent que la souffrance pourra s’arrêter si je vais à l’école, que j’apprends à lire et à écrire, si je passe un diplôme de technicien,
si je trouve un travail dans une bonne entreprise, si j’achète un appartement dans le centre – ville,
si je renonce à Allah, …….., si je perds mon accent , si je n’ai qu’un ou deux enfants, si je donne mon argent au banquier au lieu de le garder sous mon lit. »
p 270 « Non, Ali ne comprend rien : ni pourquoi on lui a demandé dans un premier temps les marques de son amour sans faille pour la France, faisant de son parcours une ligne idéologique claire, ni pourquoi son fils lui demande à présent
de prouver qu’au contraire il n’a fait que se soumettre à une violence omniprésente et polymorphe. Pourquoi personne ne veut-il lui laisser le droit d’avoir hésité ? D’avoir changé d’avis ? D’avoir posé le pour et le contre ? Est-ce que pour les autres tout est si simple ?
Est-ce qu’il n’y a que dans sa tête que rien ne vient avec une seule explication ? »
p 336 Hamid « On était dans un camp, on était derrière des barbelés, comme des bêtes nuisibles. Je ne sais plus combien de temps ça a duré. C’était le royaume de la boue. Mes parents ont dit merci. Et puis après, ils nous ont foutu dans la foret,
au milieu de nulle part, tout près du soleil. (…). Mes parents ont dit merci. Ensuite, ils nous ont envoyés dans une cité HLM de Basse-Normandie, dans une ville où avant nous, je ne crois pas que qui que ce soit ait jamais vu un arabe. Mes parents ont dit merci. »
Naïma regarde sur les images d’archives de jeunes garçons s’agiter entre des baraquements tristement identiques et même si, bien sûr, aucun n’est Hamid, … Certains garçons racontent n’être jamais sortis du camp en près de quinze ans : » Toujours, toujours, on nous disait : Tu vas faire quoi dehors ? C’est plein de fellaghas. Ils te couperont la gorge. Et nous, comme des cons, on y a cru.
» Ils parlent des années passées à vivre sous la férule d’une administration de type colonial dans laquelle l’électricité leur était coupée tous les soirs à vingt-deux heures, posséder une télévision leur était interdit, des années à dépendre de la Croix-Rouge
qui venait distribuer du lait concentré et des patates, des années à tourner en rond. »
p 311 « -Tu as déjà joué à ce jeu » qu’est ce que tu emporterais sur une ile déserte ? «
-Évidemment
-A ma connaissance, personne n’a jamais répondu « Mes morts« . Et pourtant, depuis qu’on est revenus ici , ce sont eux qui me manquent.«
Édition : Flammarion
Genre : Roman
Publié en 2017
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