L’Angleterre …Longbourne ... la vie somme toute « banale » d’une famille bourgeoise Anglaise du XIX éme siècle … Les Bennet et leur cinq filles … Jane, Elizabeth, Lydia, Charlotte et Maria …
Leur vie au quotidien, au cœur de la campagne anglaise !!
On y découvre la condition des femmes de l’époque, avec comme seul avenir … le mariage …
Et cette histoire compliquée entre Elizabeth Bennet et Mr Darcy … leur « approche » tumultueuse … et l’évolution de leur relation au fil des pages …
« Mr Darcy se retourna et considéra un instant Elizabeth. Rencontrant son regard, il détourna le sien et déclara froidement :
– elle est passable, mais pas assez jolie pour me décider à l’inviter. Du reste, je ne me sens pas en humeur, ce soir, de m’occuper des demoiselles qui font tapisserie. »
Un livre qui nous embarque avec effarement … avec stupeur dans un large panelle de sentiments … de ressentiments … dans la complexité des émotions humaines …
un dégradé de sensation … d’humeur …
Et puis ces histoires de dotes … de rentes … d‘argent … d‘amour … de convenances … d‘inégalités sociales …de préjugés … d’obligations … de jugements …
Des dialogues percutants !!! Une maitrise des émotions !!
Une écriture où on se laisse charmer …
Un livre sur la nature humaine … drôle … ridicule et inquiétante …
« Je n’aime véritablement que peu de gens et en estime moins encore. Plus je connais le monde et moins j’en suis satisfaite. Chaque jour appuie ma conviction de l’inconséquence
de tous les hommes et du peu de confiance qu’on peut accorder aux apparences du mérite et du bon sens. »
J’avais envie de découvrir ce livre cité à plusieurs reprises dans mes précédentes lectures … « Le Purgatoire » de Chuck Palanuihk , « Les passeurs de livres de Daraya » de Delphine Meloui , …
Un roman fort et puissant !! Un monde fait d’illusions et de désillusions …
J’ai été charmée par ce chef d’œuvre de la littérature anglaise …
« Depuis le commencement, je pourrais dire dès le premier instant où je vous ai vu,
j’ai été frappée par votre fierté, votre orgueil et votre mépris égoïste de sentiments d’autrui. Il n’y avait pas un mois que je vous connaissais et déjà je
sentais que vous étiez le dernier homme du monde que je consentirais à épouser. »
« À ceux qui ne changent jamais d’opinion, il incombe particulièrement de bien juger du premier coup. »
« – Ma pauvre enfant, vous voilà dans une cruelle alternative. A partir de ce jour, vous allez devenir étrangère à l’un de nous deux. Votre mère refuse de vous revoir si vous n’épousez pas Mr Collins,
et je vous défends de reparaître devant moi si vous l’épousez. »
« Mon caractère, je ne saurais m’en porter garant. Je crois qu’il manque de souplesse. Il est sans doute trop rigide, en tout cas au goût des gens que je fréquente. Je ne parviens pas à oublier les folies
et les vices d’autrui aussi vite qu’il le faudrait, ni les torts qu’ils m’ont fait subir. On ne réussit pas à m’influencer chaque fois que l’on me flatte. Je suis d’une humeur qu’on pourrait qualifier de rancunière.
Quand je retire mon estime, c’est pour toujours. »
« – Lizzy n’est en rien supérieure à ses sœurs, et je prétends qu’elle est loin d’avoir la beauté de Jane et l’heureux caractère de Lydia. Mais il faut toujours que vous lui donniez la préférence.
– Aucune n’a grand-chose pour la recommander. Elles sont toutes sottes et ignorantes, comme la plupart des filles. Mais Lizzy possède un esprit un peu plus vif que les autres. -Oh ! Mr. Bennet, parler ainsi de ses propres filles !…
Mais vous prenez toujours plaisir à me vexer ; vous n’avez aucune pitié pour mes pauvres nerfs !
– Vous vous trompez, ma chère ! J’ai pour vos nerfs le plus grand respect. Ce sont de vieux amis : voilà plus de vingt ans que je vous entends parler d’eux avec considération. »
« Il y a, je crois, en chacun de nous un défaut naturel que la meilleure éducation ne peut arriver à faire disparaitre.
-Le vôtre est une tendance à mépriser vos semblables.
-Et le vôtre, répliqua-t-il avec un sourire, est de prendre un malin plaisir à défigurer leur pensée. »
« […] Lorsqu’une femme a cinq filles en âge de se marier elle doit cesser de songer à ses propres charmes.
– D’autant que, dans ce cas, il est rare qu’il lui en reste beaucoup. »
« Il aimait la campagne, les livres, et de ces goûts avait tiré ses principales satisfactions. À sa femme il n’était guère redevable que, pour son ignorance et sa sottise, d’une part de son amusement. Ce n’est pas le
genre de contentement qu’en général un mari souhaite devoir à une épouse. Mais, lorsque font défaut d’autres moyens de se procurer de la distraction, le véritable philosophe se satisfait de ceux qui lui sont offerts. »
« Quand les gens ne possèdent pas de qualités, l’authentique philosophe s’efforcera de tirer parti de leur défauts.«
« – Je me demande qui a le premier découvert l’efficacité de la poésie pour chasser l’amour.
– Je croyais qu’elle le nourrissait, dit Darcy.
– Peut-être est-ce vrai d’un bel amour, robuste et sain. Tout sert à donner consistance à ce qui est déjà plein de force. Mais s’il s’agit d’un petit penchant maigrelet, je suis convaincue qu’après un bon sonnet il dépérira tout à fait. »
« – Voyons, ma chère tante, […] entre les considérations d’intérêt et celles de simples prudence ? Où finit la sagesse et où commence la cupidité ? »
Édition 10/18
Genre Roman classique Anglais
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