Dans le jardin de l’ogre … Leïla Slimani

Un roman … Un cri de désespoir … de frustrationd’ennuis !! Un roman sur l’addiction sexuelle où on y découvre l’enfer et l’envers du décors !!
Une fuite en avant … éperdue et destructrice … toujours à la recherche de LA sensation !!
Des envies en partie assouvies mais non réparatrices !! Une vie faite d’obsessionsd’angoisses

Adéle LE personnage central … une maman maladroite … une épouse fuyante et une envie de plaire qui la consume …Une insatisfaction permanente qui la ronge
Les conquêtes … les rendez vous se succèdent avec une éternelle répétition.
L’histoire d’une femme .. mais aussi d’un couple plongé dans la tourmente !! Un couple qui se perd ..

Des chapitres courts qui donnent du rythme …et de l’intensité !!
Une écriture fluide agréable incisive et pleine de sensibilité !!

Une roman « suintant » le désespoir !!
Saura-t-elle dompter ses démons ? Son mari saura t-il la délivrer de ses obsessions ??
Un roman fort … percutant et touchant sur l’addiction sexuelle

Ce roman m’a « réconcilié » avec Leila Slimani ... je n’avais pas vraiment aimé « Une chanson douce » !!

« Elle comprit très vite que le désir n’avait pas d’importance. Elle n’avait pas envie des hommes qu’elle approchait. Ce n’était pas à la chair qu’elle aspirait, mais à la situation. Être prise. Observer le masque des hommes qui jouissent. Se remplir. Goûter une salive.
Mimer l’orgasme épileptique, la jouissance lascive, le plaisir animal. »

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p 13 « Une semaine qu’elle tient. Une semaine qu’elle n’a pas cédé. Adèle a été sage. … Mais cette nuit, elle en a rêvé et n’a pas pu se rendormir. Un rêve moite, interminable, qui s’est introduit en elle comme un souffle d’air chaud. Adèle ne peut plus penser qu’à ça. …
Sous la douche, elle a envie de se griffer, de se déchirer le corps en deux. … dès qu’elle ferme les yeux, elle entend les bruits, les soupirs, les hurlements, les coups. Un homme nu qui halète, une femme qui jouit. Elle voudrait n’être qu’un objet au milieu d’une horde, être dévorée, sucée, avalée
toute entière. Qu’on lui pince les seins, qu’on lui morde le ventre. Elle veut être une poupée dans le jardin de l’ogre.« 

p 32 « Ils l’ont vu tapiner derrière le bar avec le jeune garçon. Ils l’ont vu et ne la jugent pas. C’est bien pire. Ils vont croire à présent qu’une complicité est possible, que la familiarité est de mise. Ils vont vouloir en rire avec elle.
Les hommes vont croire qu’elle est coquine, leste, facile. Les femmes la traiteront de prédatrice, les plus indulgentes diront qu’elle est fragile. Ils auront tous tort.« 

p 39 « Adèle a fait un enfant pour la même raison qu’elle s’est mariée. Pour appartenir au monde et se protéger de toute différence avec les autres. En devenant épouse et mère, elle s’est nimbée d’une aura de respectabilité que personne ne peut lui enlever. Elle s’est construit un
refuge pour les soirs d’angoisse et un repli confortable pour les jours de débauche.

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« Il lui a imaginé une nouvelle vie, où elle serait tenue à l’abri d’elle-même et de ses pulsions. Une vie faite de contraintes et d’habitudes. » une maison en province …

p 66 « Ce soir, elle n’arrive pas à exister. Personne ne la voit, personne ne l’écoute. Elle n’essaie même pas de chasser les flashs qui lui déchirent l’esprit, qui lui brûlent les paupières. Elle agite sa jambe sous la table. Elle a envie d’être nue, que quelqu’un lui touche les seins.
Elle voudrait sentir une bouche contre la sienne, palper une présence silencieuse, animale. Elle n’aspire qu’à être voulue. »

p 73 « Adèle a ressenti pour la première fois ce mélange de peur et d’envie, de dégoût et d’émoi érotique. Ce désir sale de savoir ce qu’il se passait derrière les portes des hôtels de passe, au fond des cours d’immeuble, sur les fauteuils du cinéma Atlas, dans l’arrière-salle
des sex-shops dont les néons roses et bleus trouaient le crépuscule. Elle n’a jamais retrouvé, ni dans les bras des hommes, ni dans les promenades qu’elle a faites des années plus tard sur ce même boulevard, ce sentiment magique de toucher du doigt le vil
et l’obscène, la perversion bourgeoise et la misère humaine. »

« Adèle est déjà nue. Elle lui griffe le cou, lui tire les cheveux. Il se moque et s’excite. Il la pousse violemment, la gifle. Elle saisit son sexe et se pénètre. Debout contre le mur, elle le sent entrer en elle. L’angoisse se dissout. Elle retrouve ses sensations. Son âme
pèse moins lourd, son esprit se vide. Elle agrippe les fesses d’Adam, imprime au corps de l’homme des mouvements vifs, violents, de plus en plus rapides. Elle essaie d’arriver quelque part, elle est prise d’une rage infernale.
« Plus fort, plus fort », se met-elle à crier. »

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p 207 « Nue, allongée contre le cadavre, elle caresse sa peau, elle le serre contre elle. Elle pose des baisers sur ses paupières et sur ses joues creusées. Elle songe à la pudeur de son père, à son horreur absolue de la nudité, la sienne, celle des autres. Couché là,
mort, à sa merci, il ne pourra plus opposer aucune résistance à sa curiosité obscène. Elle se penche au-dessus de lui et lentement, elle dénoue le linceul. »

« Elle ne sait pas ce qui fait plaisir à Richard (son mari) . Ce qui lui fait du bien. Elle ne l’a jamais su. Leurs étreintes ignorent toute subtilité. Les années n’ont pas amené plus de complicité, elles n’ont pas émoussé la pudeur. Les gestes sont précis, mécaniques.
Droit au but. Elle n’ose pas prendre son temps. Elle n’ose pas demander. Comme si la frustration risquait d’être si violente qu’elle pourrait l’étrangler.
Leurs corps n’ont rien à se dire. Ils n’ont jamais eu l’un pour l’autre d’attirance ni même de tendresse, et d’une certaine façon cette absence de complicité charnelle les rassure. »

« Les gens insatisfaits détruisent tout autour d’eux. »
« A chaque saison, à chaque anniversaire, à chaque événement de sa vie correspond un amant au visage flou. »

 

Édition : Folio-Gallimard

Genre : Roman

Publié en 2014

 

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