Et voilà je me suis fait avoir !! Je me suis installée confortablement, m’attendant à retrouver et à savourer la belle plume tout en poësie de Gilles Leclerc …
découverte dans Gabriel d’Esneval « Le perce-coeur » son précédent roman … et là surprise !!
Je me retrouve dans une ambiance qui dézingue à tout va !! Une plongée dans un monde « salasso-sexo-humoristico-polardo étrange »
Une enquête menée tambour battant où les victimes « s’entassent » au fil des pages …
Une visite de Toulouse sous de sombres auspices … la ville rose devient rouge sang !! Des règlements de compte … de l’espionnage … des complots …
Des personnages atypiques … hauts en couleur !!
Ange Galli commandant de la police criminelle, efficace… perspicace … sarcastique … forte tête … confiant et sûre de lui …
Guillaume Wisorski fidèle ami et collègue avec son franc-parler bien caustique
La belle Véronica Bonomelli … cantatrice et peut être tentatrice …
Un polar où les gros bras s’affrontent … ponctué de dialogues percutants … forts … incisifs … frappants !! un rythme effréné qui captive …
Une plongée dans la guerre des polices … des services .. la SRPJ de Toulouse … le quai d’orsay .. la DCRI …
Malgré tout on retrouve par moments cette belle plume … et quelques moments de sensualité qui apaisent un peu. Une pause que l’on savoure avant que ne sonne « Le dernier Requiem pour les morts » !!
Enfin un dénouement assez inattendu … où les secrets se cachent là où on ne les attend pas !!!
Un polar tumultueux … un brin masculin !!!
p 7 « Une lune floue perce l’épaisseur de l’océan laiteux au-dessus de la bonne vieille ville de Toulouse. Le temps s’est calmé, le vent est tombé, il a cessé de sculpter cette inimaginable grisaile.
La neige aussi s’est arrêtée de tomber. Elle a rendu fantomatique tout ce qu’elle a recouvert. La fureur de la tempête de ces derniers jours a déversé d’épais flocons qui se sont accumulés formant un linceul immaculé
sous lequel semble dormir la ville. »
p 11 « Cependant, avant de recevoir l’injection, et que devant ses yeux le rideau noir ne tombe, la victime ressent fortement cette sensation d’être coincée, impuissante, dans une zone intermédiaire entre l’éprouvant
et l’éprouvé, entre la vie et la mort. Elle entend des voix déformées comme un vieux trente-trois tours qui tourne à l’envers, des voix qui l’appellent et qui lui parlent. Elle perçoit des ombres vaporeuses et démesurées tout autour d’elle. Dans
un tunnel de lumière, aussi spectaculaire qu‘effrayant, elle flotte. Elle voit son enveloppe charnelle la quitter. Son propre corps de l’extérieur et son âme être aspirée pour rejoindre les enfers. Mais, comment dire l’indicible, doit- elle
se demander ? Comment parler d’un univers que l’on ne peut pas traduire à cause de son caractère extrême, insolite, sensationnel ? »
p 60 « Wisorsky détendu, au creux de son oreiller, nu comme un anaconda sur la couette (comme « un ver » aurait été un tantinet restrictif.) se lève en bougonnant. La silhouette immense et large d’épaules, avec un tronc d’arbre en guise de cou pour tenir une grosse bouille
à s’attirer la sympathie … mais pas que, selon les circonstances ! … aux yeux écarquillés exprimant un certain mécontentement, au poitrail puissant et à la panse bien rebondie de buveur de bière, traverse la chambre, les bras pendants presque jusqu’à terre, comme ceux d’un gorille. Arrivé
devant le téléphone, avec toute l’élégance rappelant l’époque paléolithique, Wisorsky prend le combiné d’une main tandis que de l’autre, il se gratte la fesse. »
p 98 « On creuse, on piétine, on œuvre pour le bien de tous, sans faire croire aux contes de fées et on ne lâche rien. C’est ça, le travail d’un flic … » … « Un flic c’est tout simplement une personne capable de mettre un couvercle sur tout ce qu’est
sa vie pour rester concentré à cent pour cent sur son boulot. C’est un obsessionnel … un être qui a un champ de vision large et qui se focalise sur son enquête en tordant dans tous les sens les indices. Une texture, une couleur, une odeur peuvent déclencher des notes
dans sa tête et c’est ce genre de chose qui fait que c’est un être à part. Ce qui apparaîtra pour le commun des mortels incompréhensibles, pour lui apparaîtra clair comme de l’eau de roche … »
p 148 « – Pardonnez directeur cette intrusion et ce manque d’égards que rien ne saurait excuser, si ce n’est que je ne suis guère attaché aux prérogatives de l’âge ou de la fonction, persifle Galli. De plus, je n’ai jamais trop su où se trouvait la frontière qui sépare le respect de l’insolence.
– Commandant Galli ! La frontière est mince, récrimine Mayeul en esquissant un petit sourire terreux.
– La subordination n’est pas la servitude et l’autorité n’est pas la supériorité … «
p 168 « Consciente de l’immense pouvoir de séduction qu’elle possède et l’effet qu’il a sur les hommes, Véronica Bonomelli, de but en blanc, change d’attitude. Elle troque son innocente coquetterie contre une attitude à la fois envoûtante et lascive. Dans une gestuelle
érotique, en soupirant, elle entortille une mèche de ses cheveux blonds ondulés autour de ses doigts. … Toujours est-il que, même avec la meilleure volonté du monde, il est impossible à Galli de ne pas remarquer la robe en satin rouge fendue haut qui
dévoile sans vergogne les cuisses fermes et galbées de cette femme. Impossible pour lui de ne pas entendre le crissement du nylon des bas noirs lorsqu’elle croise et décroise ses longues jambes. »
p 196 « Du grand art ! Et j’te jure qu’il ne s’agissait pas de fantasmes paranoïdes … J’te l’promets Ange ! C’n’était pas un débarquement d’la vision … j’n’avais pas la berlue ! Autant d’seins réunis, mis à part sur le calendrier des postes, jamais j’n’avais vu ça. Des rotoplos de toutes sortes.
Des escalopes qui font bravo aux gros et durs, de l’airbag aux gants de toilette, de la montgolfière à la planche à pain … Et des culs, mes aïeuls ! Ouah … De la lune, de la demi-lune, de la pleine lune bien ronde … mais aussi, du croupion avachi,
de la croupe flétrie et du péteux bien potelé comme celui de Perrette dans les fables de Jean de La Fontaine … »
Première rencontre avec l’auteur … au salon du salon de Eu … Mai 2015
Édition : ESNEVAL
Genre : Polar
Publié en 2017
Couverture : RedacNet
RENCONTRE avec l’auteur … Quelques questions pour tenter de découvrir qui se cache derrière le livre !!
Quel est votre premier écrit ? votre premier texte ?
Un poème
Votre plus beau souvenir de jeune lecteur ?
Le livre de la jungle (j’avais six ans)
Le livre qui vous a « déstabilisé » ? et pourquoi ?
L’homme qui rit.
C’est un roman fondé sur les contrastes : du physique et du moral. La beauté et le monstrueux. La bienveillance et la cruauté.
Ecrire, vous donne l’illusion de quoi ?
Évasion
Quel est votre thématique, votre genre littéraire (polar, roman historique, …), ce qui vous inspire et pourquoi ?
Roman d’aventure. On est livré à toutes nos imaginations.
Quel est votre relation aux livres ?
L’odeur qu’il dégage
Pour vous un livre « heureux » est un livre corné, annoté, souligné, déformés, … ou pas ?
C’est un livre qui me demande de le relire !
Merci Gilles d’avoir accepté de répondre à ces quelques questions.
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