Les putes voilées n’iront jamais au Paradis … Chahdortt Djavann

Un roman … poignant et bouleversant, à couper le souffle, avec en parallèle le témoignage de femmes … de prostituées tuées, lapidées, fouettées, pendues !!
Un Mélange de réalité et de fiction
Un livre sur la condition des femmes en Iran … des gamines, des très jeunes adolescentes , des mères de famille, des veuves … prostituées pour survivre !!
« Habiter un corps de femme, dans l’immense majorité des pays musulmans, est en soi une faute. Une culpabilité. Avoir
un corps de femme vous coûte très cher, et vous en payez le prix toute votre vie. »

Un monde d’homme … violent, vil et hypocrite … Des meurtres des assassinats sous le couvert de l’Islam …

Un monde secret … sous le Tchador !! Qui ne connait pas les Tchadors clignotants ?
« C’est très mal vu, un tchador qui s’ouvre furtivement. Indice de pute. Tchador clignotant. » p 40

On est happé par cette ambiance surréaliste et glaçante … entre roman et témoignages !!

Les femmes, victimes des hommes … eux mêmes victimes du système !!

« Ce n’est pas pour rien que dès que les extrémistes islamistes s’emparent du pouvoir, ils s’en prennent tout de suite au plaisir
en général et au plaisir sexuel en particulier… Pour eux, la sexualité des femmes est diabolique. Ils ne supportent pas l’idée
que leur mère ait écarté les jambes pour les fabriquer. Remarquez, elles auraient mieux fait de s’abstenir. »

Un livre à découvrir … qui ne peut laisser indifférent !! Un véritable coup de poing !!

 

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p 7 « Surnommée la ville aux milles visages, située au nord-est de l’Iran, non loin de l’Afghanistan, sur la route de Gengis Khan, ville des martyrs,
des poètes, des passionnés d’astronomie, ville sacrée, haut lieu de pèlerinage qui abrite le magnifique mausolée de l’imam Reza,
dont l’immense coupole dorée, les grands jours de chaleur, reflète le soleil et éblouit le commun des croyants comme s’ils s’étaient égarés au
beau milieu des feux de l’enfer, ville sainte où affluent des millions de fervents musulmans, ville de drogue, de trafiquants, ville généreuse, accueillante,
ouverte jusqu’aux cuisses et à l’entrejambe de ses femmes, de ses putes : Mashhad est la ville où s’est déroulée cette histoire incroyable.

p 15 « -Je ne vois pas en quoi la guerre et le sang des martyrs ont un rapport avec la prostitution.
– Alors c’est bien, à votre avis ? Les braves soldats ont risqué leur vie, ils rentrent de la guerre et voient que les femmes se prostituent … et vous trouvez ça bien ?
Vous parliez des martyrs et de leur mémoire et non de ceux qui reviennent vivants.
– Vous êtes trop vieux et ne comprenez rien.
-Peut-être. Mais justement, je sais que c’est le plus vieux métier du monde et que ce qui se passe dans l’intimité entre un homme et une femme n’a jamais été contrôlable
par aucun régime depuis la nuit des temps.
-Attention à ce que vous dîtes ! Vous êtes en train d’insulter l’Islam.
L’islam dit qu’il faut assassiner des femmes ?
– Ce sont des putes !
– Et alors, l’islam dit qu’il faut assassiner les prostituées ?
– Oui !
Ah bon ?!
– Oui, l’islam dit que si après deux avertissements elles continuent à se vendre, on doit les éliminer.
Eh bien, je n’étais pas au courant. »

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p 20 « Préparer sa très jeune épouse avec des caresses et des baisers, l’exciter de sorte que son vagin fût humide et prêt à être pénétré était une vision avilissante et dégradante pour la sexualité virile des hommes de son milieu. On pénètre sa femme avec force, d’un coup, comme on enfonce une porte. Comme on viole. On pénètre
sa femme vagin sec et fermé avant qu’elle n’écarte les cuisses comme une pute.« 

p 39 « Voilà à quoi peut ressembler la prostitution dans une des villes les plus religieuses et traditionnelles d’Iran. Ces femmes
en tchador doivent être totalement invisibles, comme il se doit, et provocantes : ne pas se faire remarquer
par les agents de la morale islamique et attirer les éventuels clients. Tâche ardue et contradictoire. Elles portent le hijab le plus sévère et parviennent
à se prostituer sans montrer la plus infime parcelle de leur corps. Du grand art ! »

p 40 « C’est très mal vu, un tchador qui s’ouvre furtivement. Indice de pute. Tchador clignotant.
Tout se montre alors que tout est censé être dissimulé, caché, à l’abri des regards nâmabrâm, illicites.
Tout se montre, tout s’offre, le temps d’un regard. Indiscret. Voyeur. Voleur. Concupiscent. Le regard vole. Le regard des hommes dans cette contrée est aussi
pénétrant que leur sexe. Plus puissant que leur sexe. Dès qu’un tchador noir s’ouvre, les regards y pénètrent aussitôt.
Et le péché est déjà là. Dans le regard des hommes. Dans la démarche de la femme. Promesse d’une pénétration plus intime. Plus profonde. Plus jouissive. La peur, le danger et l’interdit aiguisent le désir. »

p 41 « Comment expliquer aux hommes occidentaux, dont les yeux se repaissent à volonté des jambes interminables des mannequins, des culs moulés dans les bikinis des filles blondes ou brunes, des nichons pigeonnants superbement mis en valeur
par des décolletés généreux … , comment expliquer à ces hommes occidentaux que dans la sainte ville de Mashhad, lorsqu’un bref instant un tchador noir s’entrouvre, le feu d’artifice s’allume dans le regard des mâles
frustrés qui ne pensent qu’à y pénétrer? »

p 42 « Le tchador est toujours là. Il entoure le corps. Le corps de la femme. Le corps dévorant. Le corps coupable. Le corps du péché.
La nuit, la souillure humide, la souillure d’entre-jambes plane sur la sainte ville et l’odeur des queues éjaculant et des cons accueillants remplit dès l’aube les narines des croyants pratiquants. »

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p 51 « Il est primordial de savoir que, selon la législation islamique en vigueur en Iran depuis l’instauration du régime
khomeinyste en 1979, la prostitution est un crime dont le châtiment est la peine de mort. Et si la prostituée est mariée, elle
est condamnée à la lapidation. Cette loi est écrite noir sur blanc et attribuée, comme toujours, à la volonté d’Allah, sans que
l’on ait demandé l’avis de ce dernier. »

p 63 « D’outre-tombe. Je vais nommer ces prostituées, assassinées dans l’anonymat, leur donner la parole pour qu’elles nous
racontent leur histoire, leur vie, leur passé, leurs sentiments, leurs douleurs, leurs doutes, leurs souffrances, leurs révoltes,
leurs joies aussi. Certaines ont été assassinées sans que nul ne déclare leur disparition, sans que nul ne réclame leur corps ou
pleure leur mort. (...)
Ces femmes parleront avec une Liberté Totale, avec une Liberté Absolue. sans la moindre crainte, puisqu’elles n’ont rien à
perdre, puisqu’elles ont déjà tout perdu: leur vie.
Assassinées, pendues ou lapidées. Je vais exhumer ces femmes et les faire exister dans votre imaginaire pour le malheur des ayatollahs, et écrire noir sur blanc qu’elles n’étaient pas des souillures, que leurs vies n’étaient pas condamnables, et que leur sang n’était pas sans valeur. Qu’elles méritaient la vie et non pas la mort. Qu’elles n’étaient pas la honte de la société. Qu’elles n’étaient pas des coupables, mais des victimes assassinées. Des femmes mal nées, malmenées, mal loties, des femmes fortes, des femmes fragiles,vulnérables, sans défense, des femmes meurtries. Des écorchées vives d’une société hypocrite, corrompue, et surtout criminelle jusque dans sa pudibonderie.

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p 128 « En tant que mollah, il s’occupait essentiellement des sighehs. Sigheh est le terme à la fois juridique et populaire dans l’islam chiite pour ce qu’on peut appeler mariage temporaire. Selon l’article 1075 du code civil de la charia iranienne, un homme marié, outre ses quatre femmes officielles, peut contracter autant de sighehs simultanés qu’il le désire. Deux…dix… vingt… quarante… Sans limite.
Excusez du peu. Très pratiqué en Iran depuis l’instauration du régime islamique, le sigheh est une sorte de CDD sexuel.
Contrat à durée déterminée, dont la durée minimale peut être seulement de quelques minutes. La femme consent, en
échange d’un prix fixé à l’avance, à servir sexuellement l’homme. Le type de pratique sexuelle, classique, fellation, sodomie…
n’est pas précisé dans le contrat. J’emploierai le mot sigheh indifféremment sous forme d’adjectif et de substantif, comme
on le fait en persan, pour désigner aussi bien le contrat de mariage temporaire lui-même que la femme qui en est l’objet.
La femme devient la sigheh de l’homme, mais aucun terme ne s’applique à l’homme qui prend une ou plusieurs femmes en
sigheh. Je m’accorderai ici, en français, le plaisir d’une fantaisie en les appelant « maris d’intérim ». Je tiens à préciser, pour
éviter toute confusion avec le terme polygamie galvaudé en Occident, qu’à l’opposé de l’homme marié, une femme mariée ne
peut avoir qu’un seul mari et aucun homme Sigheh. Toute relation sexuelle extraconjugale la condamnerait à la lapidation. »

p 184 « …L’humiliation féminine est devenue générale et nationale dans notre pays, puisque ce sont les lois elles-mêmes
qui écrasent les femmes, leur dérobent les droits les plus élémentaires et les définissent comme des sous-hommes. On est
bonne à être mariée, donc forniquer, dès neuf ans, pendue ou lapidée dès douze ans, mais à vingt ans on ne dispose pas de
son cul. Femme, vous ne disposez jamais de votre corps ni de votre vie dans ce pays. La loi vous l’interdit.

« Une société qui réprime, étouffe, pend, lapide, torture, assassine sous le voile. Je ne chercherai pas à les décrire ni comme des anges, ni comme des putains,
ni comme des pures victimes. Mais comme des femmes. des Femmes Étonnantes. Et ce livre sera leur sanctuaire. Leur Mausolée. »

http://www.dailymotion.com/video/x42d5d7_chahdortt-djavann-le-voile-c-est-le-drapeau-de-l-humain_news

Édition : Grasset

Genre : Roman, Témoignage, littérature Iranienne

Publié en 2016

Un commentaire sur “Les putes voilées n’iront jamais au Paradis … Chahdortt Djavann

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  1. Superbe critique, plus qu’une critique, superbe analyse du livre. Un livre qui doit être poignant, révoltant, cela se sent très fort à lire cette présentation. Bravo, et merci à Verone…

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